L'histoire :
Serinuma est une fujoshi, une otaku fan de boy’s love, dont le passe-temps préféré est le coupling, c’est-à-dire qu’elle passe son temps à imaginer des histoires torrides entre les beaux gosses du lycée. Alors qu’elle est en cours de sport au bord du terrain de volley en train de mater ses camarades de classe Igarashi et Nanashima, deux très beaux garçons sportifs et dynamiques, leur rapprochement après une belle action la rend toute chose, et elle ne réagit pas à temps pour éviter Nanashima qui lui tombe dessus. Elle se réveille à l’infirmerie où l’élève responsable, Shinomiya, un autre beau gosse très froid, lui demande de quitter les lieux si elle se sent mieux car quelqu’un d’autre a besoin du lit. En sortant, dans le couloir, Serinuma croise un quatrième beau gosse, son camarade Mutsumi, toujours très stoïque mais gentil. Aucun des quatre jeunes hommes n’intéresse vraiment Serinuma (elle ne rêve que de les voir en couple les uns avec les autres !), l’inverse étant également vrai car Serinuma n’est pas vraiment attirante avec un paquet de kilos en trop au goût de ces messieurs. Mais lorsque son personnage virtuel préféré vient à mourir, la jeune fille vit une peine de cœur si forte qu’elle en reste cloitrée dans sa chambre une semaine entière sans manger. Lorsqu’elle sort enfin de là, voilà qu’elle a perdu énormément de poids et est devenu un vrai canon ! De retour au lycée, les quatre beaux gosses vont alors se faire concurrence pour sortir avec elle, mais ils ignorent encore que Serinuma est une fujoshi. Comment vont-ils réagir lorsqu’ils le découvriront ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au vu de la couverture, on pourrait penser qu’il s’agit là d’un énième shôjo où une jeune fille est courtisée par une ribambelle de beaux gosses et... c’est bien de cela qu’il s’agit ! Seulement, le ton est franchement décalé. Pour commencer, l’héroïne, Serinuma, est un stéréotype d’otaku : petite grosse à lunettes, elle ne vit que pour ses fantasmes yaoi, est amoureuse d’un personnage de dessin animé et passe son temps à imaginer les beaux garçons du lycée en train d’avoir des aventures entre eux. Grâce à l’aide d’une facilité scénaristique des plus improbables, preuve que le manga ne se prend pas au sérieux et que l’intérêt est ailleurs, elle devient un canon presque du jour au lendemain, et les fameux beaux gosses vont tout d’un coup tous vouloir sortir avec elle. Seulement, Serinuma est partagée entre l’envie de passer du bon temps avec eux (notamment pour les mater en train d’interagir les uns avec les autres) et sa nature de fan de boy’s love qui ne peut s’empêcher d’aller en convention ou de faire les magasins ! Les situations ainsi créées sont plutôt amusantes, et Junko est une dessinatrice qui connaît son sujet puisqu’elle est à l’image de son héroïne, une fan de yaoi (on la connait pour ses titres parus chez Taïfu). En plus de l’humour omniprésent, le récit - à dessein ou non - traite du fait d’assumer sa vraie personnalité, ses passions, et sur le rôle des apparences dans les relations. Ces thématiques sont évidemment au cœur d’une telle histoire, mais ce n’est vraiment pas ce qui est mis en avant pour autant : ici, il ne s’agit que de passer un bon moment en s’amusant des situations. Mission réussie, avec en prime des graphismes tout à fait corrects, et notamment des personnages expressifs. On regrettera juste que le régime express de l’héroïne lui ait également permis de retrouver la vue puisqu’elle n’a plus besoin de lunettes après cela, mais là encore on mettra ça sur le compte du côté délirant du récit. En résumé, ce premier opus de Kiss him, not me ! est une bonne surprise et on attend de voir ce que donnera la suite.