L'histoire :
Depuis le jour où, enfant, elle a été sauvée de justesse d’un incendie, Chiko peut voir le fil rouge reliant la destinée des gens. Maintenant au lycée, elle se sert de ses dons pour faire des prédictions - payantes - sur les histoires de cœur de ses camarades. Pour appuyer cela, elle se clame d’être de la « Musubiya » (qu’on peut traduire ici comme étant l’ordre du lien, textuellement « maison du lien ») et rencontre un jour un garçon que cela semble énerver passablement : ce dernier lui demande avec véhémence d’arrêter de se prétendre de la Musubiya, sinon quoi il pourrait bien lui arriver quelques soucis. Loin de se laisser impressionner, la jeune fille décide pourtant de faire fi de tels avertissements car elle a besoin d’argent… Le soir, à la fin de son cours de calligraphie, elle surprend une conversation entre le jeune homme rencontré plus tôt et son professeur pour qui elle a par ailleurs le béguin, ce dernier ressemblant énormément à la personne qui l’avait sauvée des flammes étant enfant. Elle découvre alors que c’est ce professeur habituellement si doux qui a demandé au jeune homme d’aller chercher la jeune fille qui se réclame de la Musubiya afin de la faire cesser son activité, et le visage colérique qu’il arbore étonne énormément la jeune fille. Mais elle se fait surprendre à écouter aux portes par un troisième homme et, en s’enfuyant, tombe littéralement dans une salle secrète où elle met la main sur une étrange bobine de fil. Soudain, le fil s’anime et l’enserre jusqu’à ce qu’elle perde connaissance et, à son réveil, Chiko est redevenue une petite fille mais a en contrepartie acquit la possibilité de voir beaucoup d’autres liens, tout comme son professeur et les deux autres garçons qu’elle vient de rencontrer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour donner une idée, et s’il fallait le rapprocher de quelque chose de parlant, on peut dire que les graphismes de Mick Takeuchi, dont c’est la première œuvre à arriver en France, ont un style qui rappelle légèrement celui de Yuu Watase (Fushigi Yuugi) et celui de Kaori Yuki (Angel Sanctuary), mixés dans un croisement plus moderne, moins fin et moins détaillé. Les visages oscillent entre le détail et la simplification en fonction de la situation (sérieuse ou comique), et sont toujours très expressifs et dans un style shôjo prononcé. D’ailleurs, la comparaison avec Yuu Watase ne s’arrête pas là puisque cette dernière est également friande des vielles légendes sino-japonaises et a aussi publiée un manga dont le thème est la « Musubiya » (Musubiya Nanako, non paru en France à ce jour). Entre parenthèse, Musubi-ya signifie « la maison du lien » en japonais (maison prenant ici le sens d’ordre, de guilde…), ce qu’il aurait été assez sympathique d’expliquer dans L’Attache Cœurs mais que l’éditeur n’a pas trouvé utile de faire, ce qui est fort dommage pour la compréhension de la première partie de ce tome ! En dehors de cela, le scénario est sympathique mais commence doucement (même si la mise en place des premières pages est a contrario un peu trop rapide) : on passe de la découverte par Chiko d’un pouvoir de vision des liens beaucoup plus puissant que celui qu’elle possédait déjà mystérieusement à diverses petites enquêtes à l’ambiance surnaturelle en compagnie de ses nouveaux compagnons. Pour autant, l’auteur pose déjà les conditions pour réaliser quelque chose de plus conséquent et on verra donc surtout ce premier opus comme une introduction à ce qui sera par la suite, on l’espère, une histoire à l’envergure plus développée.
