L'histoire :
Lorsque Soma rentre à la demeure, tous les domestiques sont là pour l’accueillir. Sakurako se jette dans les bras de son frère mais celui-ci reste impassible. En revanche, il murmure à Tagami de le retrouver dans son bureau à l’heure habituelle avant d’aller retrouver son père en tant qu’Abigaïl. De son côté, Tagami est en pleine confusion : après tout ce qu’il a subi, il se demande pourquoi il est encore dans cette famille au lieu de fuir pour de bon. Le soir, il finit par rejoindre Soma mais, étonnement, ce dernier se contente de panser ses plaies. A la nuit tombée, Soma se rend chez Katsuragi pour lui faire payer ce qu’il a fait à Tagami. Le lendemain, les journaux annoncent la mort de Katsuragi, la femme de ce dernier avouant le meurtre ainsi que l’incendie de leur maison... Tagami est certain que son maître est responsable de tout cela mais ne peut rien dire à la police sans dévoiler leurs activités dépravées. Cependant, quelques jours plus tard, il reçoit un télégramme de sa famille : son petit frère est très malade. Tagami demande donc quelques jours de congés pour se rendre au chevet de son cadet, surtout car il voit là l’occasion de fuir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors que Tagami sombrait dans le désespoir dans le volume précédent, c’est ici Soma qui se met à se noyer dans ses sentiments : les sévices qu’a reçu son domestique lui font prendre conscience que son amour est encore plus dangereux qu’il ne le croyait, tandis que Tagami pense sérieusement à s’enfuir. La relation entre ces deux êtres blessés, des écorchés vifs que la vie n’a pas épargnés, nous est décrite de manière délicate : ainsi, qu’ils soient bourreaux ou victimes, les rôles s’inversent parfois sans le vouloir et on éprouve beaucoup de compassion pour chacun d’eux. Par ailleurs, les mystères de la famille Saïki nous sont enfin dévoilés : on apprend qui est l’assassin de la belle-mère de Soma, la vérité plus que surprenante sur Sakurako, les enfances torturées de Soma et Tagami... Malgré ce lot de révélations et de retournements de situation, le rythme n’est heureusement pas accéléré pour autant et l’auteur prend le temps de s’attacher aux sentiments destructeurs des personnages (haine, vengeance, remord...) pour un rendu envoûtant. Même les graphismes, qui jusque là étaient d’un soin impeccable, soulignent le basculement des personnages dans la folie avec des dessins plus fragiles. Au final, ce troisième volet conclut cette histoire de manière dure mais émouvante et, si vous ne l’avez pas encore découverte, il est temps de se jeter dessus !