L'histoire :
Japon, 1920. Tagami a 17 ans révolus et a quitté sa province pour se chercher un travail d’étudiant à demeure. Bien qu’il ait un plan sur lui, le jeune homme souhaite demander un renseignement à une femme et ils s’approchent l’un de l’autre au milieu de la rue. Soudain, une voiture surgit à toute allure : Tagami a le temps d’esquiver le véhicule mais la femme est renversée. Heureusement, elle n’est pas blessée mais Tagami ne peut s’empêcher de crier après la voiture. Le conducteur, peu affecté par la situation, donne un peu d’argent et sa carte pour s’excuser du dérangement avant de repartir. Un peu plus tard, Tagami arrive enfin à destination mais celui qui devait l’employer a fait faillite et a mis sa maison à vendre. Abattu, Tagami ne sait plus où aller quand il repense à la carte du conducteur. Il décide de tenter sa chance là-bas et, s’il arrive rapidement à se faire embaucher en tant qu’étudiant à demeure, la beauté de son nouveau maître, M. Soma, ne va cesser de le troubler...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’histoire d’un adolescent qui se met au service d’un homme à la beauté troublante pourrait s’annoncer comme une intrigue banale mais il ne faut que quelques pages pour se rendre compte que le récit est bien plus adulte que cela, en plus de se dérouler à une période peu souvent décrite dans ce genre de titres. En effet, dès le début, on nous laisse entendre que la relation entre les deux jeunes gens va être destructrice et on assiste d’emblée au suicide de la mère de Soma, l’employeur de Tagami. Si l’histoire tourne essentiellement autour de l’attraction qu’exerce Soma sur Tagami, on découvre également une maison où les secrets de famille sont aussi nombreux que glauques. De plus, Soma couche avec plusieurs hommes différents et il semble traiter les autres avec un mépris flagrant. Alternant le côté contemplatif et les scènes plus dures (qu’il s’agisse de sexe ou non), le scénario se montre très prenant et on ne peut qu’être captivé par l’ensemble. Par ailleurs, Yuu Watase nous offre des dessins au style différent de ce que l’on connaît déjà (Fushigi Yugi, Lui ou rien...), ce qui prouve encore une fois sa capacité à s’adapter à différents genres tant scénaristiquement que graphiquement, ainsi que l’ampleur de son talent (dont on ne doutait pas). Les planches sont très fournies, notamment grâce à des décors très réalistes, et leur découpage est dynamique. En outre, les personnages ont eux aussi un visuel très réaliste, tant dans leurs silhouettes que leurs tenues. Enfin, la finesse du trait fait parfaitement ressortir l’ambiance qui se dégage de l’histoire. Au final, ce titre est très immersif et, même si l’histoire est sombre, il convient de le découvrir.
