L'histoire de la série :
Miyamoto Musashi part sur les routes pour devenir un bretteur hors pair, mais ses rencontres vont lui faire découvrir la réelle signification de la force. Kojiro Sasaki sera son éternel rival et va lui permettre au gré de leurs rencontres d’atteindre des sommets dans la maîtrise de son art.
L'histoire :
Dans sa cellule, Miyamoto Musashi continue de faire le point sur lui-même et ses réflexions évoluent au fil du temps et des diverses discussions qu’il tient avec les gardiens ou bien encore avec le père Takuan. Arrivé au but qu’il s’était fixé étant enfant, être « le meilleur sous le ciel », le rônin se sent pourtant de moins en moins le véritable vainqueur de ses combats, de moins en moins le plus fort. Tout ceci n’était peut-être qu’un mirage et, avec sa blessure à la jambe, le jeune homme commence à se faire une raison de ce que lui a dit Takuan : c’en est terminé pour lui de la voie du sabre... Mais, finalement, qu’est-ce que la voie du sabre ? C’est d’ailleurs la question que lui pose son « hôte », qui ne le considère pas vraiment comme un prisonnier, mais cherche plutôt à le protéger de ceux qui voudraient à leur tour se faire un nom en profitant de la blessure de Miyamoto pour l’achever sans peine...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après le long combat contre le clan Yoshioka, Miyamoto Musashi se pose enfin, de force, le temps de faire le point sur lui-même, point qu’il avait déjà entamé en pointillés depuis quelques temps. Mais la différence est que, cette fois-ci, il ne peut faire que cela, prison et blessures obligent. Il rencontre diverses personnes avec qui il discute de la voie du sabre, du sens de la vie, et ces rencontres l’enrichissent tout comme l’ont fait les combats passés à leur manière finalement pas si différente si on réfléchit bien (ce qu’il fait ici). Sans pour autant trouver de réponse exacte, le rônin arrive néanmoins à une conclusion : il veut ressentir à nouveau la sensation de jouer sa vie dans un ultime combat ! Nous avons donc là sans conteste ce qu’on pourrait appeler un tome de transition s’il s’agissait d’une classique série d’action, ce qui n’est pas le cas. En fait, c’est peut-être même le contraire tant la série prend tout son sens lors de ces moments où, qu’il s’agisse où non d’un affrontement, Musashi ou les autres protagonistes font le point sur le chemin qu’ils ont parcouru et où cela les a menés. Ceux qui ne voient dans Vagabond qu’une succession d’affrontements stylisés, certes très bien mis en images mais sans plus d’intérêt et au rythme bien trop lent, ceux-là n’ont rien compris à l’esprit de la série. A l’instar du chemin parcouru par Miyamoto, une vie entière, suivre ce manga est une aventure à long terme où il est nécessaire d’avancer pas à pas pour s’imprégner de chacune des expériences qu’a fait le célèbre samouraï, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, profondément philosophiques ou basiquement sanglantes. D’ailleurs, reprendre la lecture de tous les volumes de la série n’est pas vraiment long en comparaison du temps que prend la lecture des romans originels ; relativisant ainsi, la série n’est pas si « longue » et « lente » que cela. Arrivés au tome 30, voici que nous avons (presque) parcouru avec lui les 22 premières années de sa vie en tant que combattant (un rythme élevé au final : 22 ans sur 30 opus), et ce sont peut-être bien ces chapitres de réflexions qui s’avèrent finalement être les meilleurs depuis le début de l’histoire. Comme toujours, l’auteur nous offre de superbes planches, qu’il s’agisse des dessins à la plume ou de ceux au pinceau, d’autant plus que nous avons cette fois droit à une mise en scène qui permet pas mal de choses qui sortent de l’ordinaire (avec les apparitions de spectres, les souvenirs divers...). Bref, un très bel opus, peut-être le meilleur jusqu’ici, pour cette série qui sort définitivement des sentiers battus.
