L'histoire :
Yota a 16 ans et il rêve en ce moment qu’il vit sa première expérience avec Moémi, sa camarade de classe dont il est amoureux. Mais le jeune homme n’a aucun succès auprès de la gente féminine et n’a donc jamais osé avouer son amour à la belle. Ce matin, son rêve est perturbé par la vision d’une tierce personne qui l’empêche de conclure. Signe annonciateur ? En tout cas, le réveil est rude : en tentant d’attraper l’inconnu de son rêve, Yota attrape son étagère remplie de matériel Hi-fi et vidéo et se la renverse sur la tête ! La journée commence mal, et ce n’est pas fini : Yota a décidé d’inviter Moémi pour le dernier jour des vacances, mais il ne fait que se fier à ce qui est écrit dans les magazines et entre un accoutrement ridicule « à la mode » et un bouquet de fleurs, le voilà prêt à venir se déclarer à la belle sur son lieu de travail ! Heureusement, son meilleur ami Takashi est dans le coin et l’empêche de faire une bêtise. Tous deux entrent ensuite au café où travaille la belle pendant les vacances mais Yota ne fait que des gaffes. Pourtant, il arrive finalement à inviter Moémi pour une sortie, mais elle pense à des activités de groupe avec Takashi et des copines. Tant pis, Yota pourra au moins passer du temps avec elle, c’est déjà ça. Après un passage à la piscine, le groupe va dans un parc d’attractions. Là, Yota se retrouve seul avec Moémi et cette dernière lui avoue être amoureuse de Takashi, même si elle n’ose pas l’avouer à ce dernier. Le cœur brisé, Yota encourage pourtant la belle à se déclarer, ce qu’elle fait juste après. Mais Takashi la rejette, d’autant plus qu’il connaît bien les sentiments de son ami pour la jeune fille. En rentrant chez lui, Yota pleure en pensant à la souffrance de Moémi. C’est alors qu’apparaît devant lui un vidéo-club des plus étrange. Le garçon y loue une vidéo qui fera littéralement sortir une jeune fille de sa télé ! Cette dernière lui annonce être une video girl nommée Aï et être a ses côtés pour le servir et le réconforter durant 3 mois, cette chance lui étant accessible grâce à son cœur pur. Elle va dès lors tenter l’aider à conquérir le cœur de Moémi, mais un disfonctionnement du matériel vidéo de Yota lors de la matérialisation de la jeune fille a changé bien des choses : Aï a un caractère de garçon manqué, n’est pas aussi sexy qu’elle le devrait, mais surtout elle peut ressentir des sentiments, et cela va tout compliquer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Encore une ! Il faut dire que la première édition de ce manga pionnier du genre en France remonte déjà à 1994, en sens de lecture français à l’époque. Depuis, on avait néanmoins eu droit à une réédition classieuse de toute la série au format deluxe, avec une retraduction et un sens de lecture japonais, ainsi qu’à un volume 1 au format classique, de nouveau retraduit et en sens japonais, édité spécialement pour le 15ème anniversaire des éditions Tonkam en 2008. Alors qu’apporte cette 4ème édition du titre ? On avait déjà eu droit à une traduction plus fidèle à l’originale, à des onomatopées refaites proprement, à des textes mieux placés et à une impression de bien meilleure qualité avec l’édition deluxe et l’édition 15 ans... Et bien cette nouvelle mouture propose une re-retraduction du titre, un nouveau replacement des textes (souvent en mieux mais pas toujours), et surtout de plus gros changements comme des onomatopées laissées pour la première fois en japonais et traduites en petit en-dessous pour ne pas dénaturer les dessins de l’auteur. Mais tout n’est malheureusement pas rose : le contraste des pages a également été revu pour un retour en arrière fort dommageable, et on perd aussi quelques textes initialement intégrés dans les dessins (sur le poster de la chambre du héros par exemple). Comme pour la toute première version de 1994, le contraste est ainsi tellement prononcé que les pages originellement en couleurs tirent beaucoup trop sur le noir et nous font perdre de nombreuses nuances dans les dessins de l’auteur. Mais le pire est que même les pages noir et blanc classiques en pâtissent... Au rayon des bons points, les puristes apprécieront par contre de retrouver enfin les couvertures japonaises, mais entre les textes mieux placés et les onomatopées en VO, c’est bien tout ce qu’apporte cette nouvelle édition. Pour les lecteurs qui ne connaîtraient pas encore l’histoire de ce titre mythique, il s’agit du récit des imbroglios amoureux d’une bande d’adolescents, mâtinés d’une pointe de fantastique. Yota est amoureux de Moémi qui elle-même aime le meilleur ami de Yota, Takashi. Mais Yota a le cœur pur et pleure pour la jeune fille lorsque cette dernière se fait rembarrer par Takashi, et il ira même jusqu’à l’aider à tenter de conquérir le cœur de son ami ! Grâce à cette empathie, Yota fait partie des rares élus à qui il a été donné de rentrer dans un vidéo-club un peu particulier où il va louer une vidéo qui va changer sa vie. En effet, lorsqu’il la visionne, une jeune fille sort de l’écran, Aï. Elle a trois mois pour le soutenir de la manière qu’il souhaitera. Le jeune homme ne profite pas de la situation pour autant, et la belle va tenter de l’aider à conquérir le cœur de Moémi. Mais à force de vivre ensemble, Yota va s’attacher à elle, et Aï aussi va pour la première fois ressentir des sentiments, et cela à cause du lecteur défectueux du garçon qui a modifié sa structure et son caractère... Récit d’amours adolescentes par excellence, cette série nous emmène à travers les premiers émois des protagonistes, leurs désillusions ou leurs premières expériences sexuelles comme aucun titre ne l’avait fait avant, et cela sans oublier d’offrir une pointe d’aventure. Qui plus est, l’auteur excelle à retranscrire les chagrins d’amour, tous ces éléments réunis expliquant probablement son succès. Avec des dessins un peu maladroits au départ mais qui s’améliorent rapidement, le mangaka met tout cela en scène au travers de planches très travaillées et où les jeunes filles sont mignonnes, sexy et quelques fois même dénudées. En résumé, si l’on peut, on préférera nettement se tourner vers l’édition deluxe dont le confort de lecture est incomparable grâce à un contraste intelligemment dosé et des planches plus grandes, mais dans tous les cas, ce titre vaut le détour et reste la référence en ce qui concerne la comédie romantique « pour garçons », loin de la vision shôjo habituelle du genre mais qui saura pourtant émouvoir les garçons comme les filles.
