L'histoire :
Au printemps 1175, au château de Huntington, le comte Robert a enfin rendu l'âme. Son jeune oncle Philippe se réjouit de cette nouvelle : ses années de patience n'auront pas été vaines, puisqu'il hérite enfin du trône ! Selon son bras droit, Duncan Loxley, les choses sont quelque peu plus compliquées, car Robert a tout légué par voie testamentaire à un fils illégitime, lui aussi prénommé Robert. Mimant grossièrement une maladresse, Philippe brûle alors aussitôt ledit testament et demande à Loxley d'éloigner à jamais ce bâtard du château. Duncan confie donc le bébé à son frère Danny, maître archer à Nottingham, sans rien lui dire de ses origines. Au moment de la présentation à l'épouse de ce dernier – émerveillée car elle n'a jamais pu avoir d'enfant – Duncan manque de se trahir en prononçant le prénom « Robert » et se rattrape en le rebaptisant « Robin ». Le même soir, une inconnue meurt en couche devant une abbaye. Baptisé Will, le bébé sera recueilli et éduqué par les moines. Les années passent. Duncan Loxley et sa famille son invités à s'installer à Huntington par Richard-at-the-Lee, pour le servir en tant que maître archer. Bien entendu, le jeune Robin est de la partie. Dès le premier jour, il fait la connaissance d'une jeune fille de son âge, lady Marianne, dont il deviendra très proche... Il fait aussi connaissance de Jean, le petit frère de Richard, turbulent, vicieux et arrogant.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le synopsis de cette série fait une approche originale du mythe de Robin des bois, en imaginant ce qu'aurait pu être son enfance à partir des éléments véhiculés par la légende. Parfaitement emmené par le scénariste Pierre Boisserie (qui s'éloigne une nouvelle fois, par bonheur, de la série B ésotérique ou d'anticipation), l'aventure historique est rythmée, efficace et non dénuée d'humour. On s'amuse en effet d'apprendre que Petit Jean est le fruit d'un adultère commis par la femme du shérif, ou de découvrir une lady Marianne joufflue et bedonnante, ce qui correspond toutefois aux standards de beauté de l'époque. On prend également note que Robin est un enfant illégitime de noble extraction, qu'on a privé de trône à son insu (ce qui accordera d'autant plus de poids à son action). Ce premier volume nous emmène jusqu'à l'adolescence des héros, et s'arrête au moment où un traumatisme conduit Robin à devenir le célèbre hors-la-loi justicier. Bref, on est ici bien loin du renard jovial de Walt Disney ou de l'hollywoodien Kevin Costner... Mais la série colle tout de même au créneau grand-public, grâce à une narration fluide et légère (le prince Jean grimace et Robin se fait humilier en combat rapproché par Marianne). Cette limpidité de lecture est aussi due en grande partie au dessin semi-réaliste, agréable et d'une grande clarté, d'Héloret (de son bien-nommé nom Stéphane Robin). Une première flèche est décochée, en plein coeur de cible...