L'histoire :
Fils illégitime et dernier héritier du Comte de Huntington, le petit Robin doit se contenter d’une famille plus modeste mais chaleureuse et aimante : la famille de Dany Loxley, maitre archer de Nottingham. Les années passent, l’enfant grandit, se perfectionne au maniement de l’arc et du bâton et fait plusieurs rencontres. En particulier, il tombe sous le charme de la petite Marianne et se lie d’amitié avec le prince Richard. Mais ce temps heureux prend fin avec l’arrivée à Nottingham de Guy de Gisbourne, qui n’a d’autre ambition que d’asservir les pauvres gens et en particulier les Saxons. Dans cette opposition, les parents de Robin trouvent la mort et c’est même le jeune homme qui en est accusé. Contraint de fuir, il gagne la forêt de Sherwood et rencontre deux jeunes garçons qui, tout comme lui, se cachent : Jean, fils illégitime du shérif, et Will Scarlett, qui a fui l’abbaye devant laquelle il avait été abandonné à sa naissance et qui en a tué l’un des moines. A la tête d’une bande de hors la loi, les trois jeunes hommes règnent sur Sherwood. Leur technique n’est pas encore bien au point, mais ils ont une idée : chaque voyageur qui emprunte le chemin boisé est « invité » à festoyer dans leur campement. Evidemment, à la fin du repas, il doit sortir sa bourse bien garnie pour s’acquitter du montant de ce festin. A Nottingham, Gisbourne et le shérif ne tardent pas à être excédés par la situation. Agacés d’autant plus, que le Roi Richard est parti en croisade et que son frère Jean, qui assure la régence, pourrait bien avoir l’envie de faire de Gisbourne le nouveau Comte de Huntington, récemment mort au combat…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
D’un trait d’arbalète et d’une demeure incendiée, c’est l’enfance de Robin qui se voyait balayée à la fin du premier opus, le laissant contraint de se mettre sous la protection de la forêt de Sherwood avec ses deux nouveaux amis… A la reprise de ce 2e round, c’est donc une bande de hors-la-loi en plein apprentissage qui sert de guide à cette préquelle, plutôt judicieuse, aux aventures d’un des plus célèbres gentils brigands moyenâgeux. La recette utilisée pour fixer l’action fonctionne toujours aussi bien. Il s’agit pour le scénariste d’aller puiser dans l’histoire originelle les moments clefs et les caractéristiques psychologiques qui ancrent les protagonistes… pour bâtir ici une justification. Du coup, on se réjouit aussi vite que facilement, de faire de multiples parallèles entre ce qui se passe ici, dans le feu du récit, et ce qu’il en adviendra quelques temps plus tard (dans le « vrai » Robin des Bois). Rythmé et peu avare d’action, c’est pour autant le travail sur la psychologie des personnages qui sert le mieux cette intention. Ainsi les antagonismes familiaux, les rivalités, les blessures psychologiques mis en avant par le scénario, se trouvent être le meilleur terreau pour faire pousser toutes les « justifications » recherchées. Le seul regret qu’on pourrait apposer à cette brillante idée est que tout ça va un peu vite. On se rapproche bien rapidement du début de l’intrigue originale. En tous cas, la série réussit un double pari : faire vivre avec beaucoup de rythme un véritable récit d’aventure et nous réjouir des multiples clins d’œil à la légende du héros à capuchon. Pour sa part Héloret continue de se livrer à un parfait exercice de lisibilité, avec un trait collant parfaitement au propos. Bref, une bonne idée, rondement servie…