L'histoire :
Le 22 mars 1941 mourrait Hitler, abattu en public en plein discours. A l’été 44, alors que les Allemands terminent la mise au point de l’arme atomique, Staline reconnaît la France libre (de De Gaulle) comme alliée. L’opération Barbarossa est lancée. Sur le front Est – aux environs de Leningrad – se constitue un petit groupe de pilotes français volant sur du matériel russe, de sommaires Yak-3. Le groupe « Normandie » commence son activité à l’hiver suivant et ne tarde pas à faire parler de lui. Si les chasseurs nazis présentent des qualités techniques supérieures, leurs pilotes sont en revanche souvent trop inexpérimentés. Roland, Marcel et Bébert, à la tête de l’escouade Normandie, parviennent en quelques mois – au prix de quelques belles manœuvres de voltige – à mettre à genou la Luftwaffe, l’armée de l’air ennemie. La victoire paraît proche. Mais un jour, à leur retour d’expédition, les hommes du Normandie apprennent une bien terrible nouvelle : le Reich s’est décidé à déchaîner le feu nucléaire. Le monde libre n’est plus. Le vent a tourné…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’était en janvier 2010. L’album Block 109 déboulait en librairie de manière (très) remarquée par les professionnels comme les lecteurs. A l’été, l’uchronie autour de l’affrontement final entre le IIIe Reich et le bloc communiste – après que le monde libre ait succombé sous le feu nucléaire – se poursuit avec cette variation aérienne, épisode d’une guerre revisitée quelque part aux environs de Leningrad. Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat n’ont guère attendu pour donner une suite à leur succès. L’idée sous le coude, sans doute, l’envie fut trop pressante. Editée une nouvelle fois de belle manière par la maison Akileos, Etoile rouge met en scène le combat (et les exploits) d’un groupe de pilotes français au service du petit père « Josef » contre l’ogre nazi. Au programme, des planches de haute voltige, profilées de main de maître, malgré un crayonné que l’on souhaiterait parfois plus abouti, jusqu’au moindre détail. La couverture en effet est superbe, comme le rendu global (trait nerveux et couleurs lumineuses), et pourtant il affleure à la lecture une impression de hâte, de « survol ». L’intrigue bâtie en hommage à ses héros souffre d’ailleurs d’un goût de trop peu, trop vite amputée de personnages qui n’ont fait que passer. L’occasion était belle pourtant de creuser d’avantage. La matière y était et le public aurait suivi. Dommage. L’épisode fut agréable. Reste un album d’une réelle profondeur graphique, à relire.