L'histoire :
Jeff est élève à l’Artégion, une prestigieuse école qui forme les futurs influenceurs et leaders politiques. Pour valider son cursus, il doit passer une année dans une autre institution et réussir un projet imposé : augmenter l’audience de l’Eseidi, une école supérieure spécialisée dans l’ingénierie de l’image. Habitué à être au centre de l’attention depuis l’enfance, Jeff est convaincu que sa popularité et son charisme suffiront à relever le défi. Cependant, dès son arrivée, il se heurte à Alex, un jeune homme aussi brillant que taciturne, qui lui témoigne une hostilité immédiate. Cette tension dégénère vite en rivalité, perturbant l’équilibre de ceux qui gravitent autour d’Alex : Ed, un designer talentueux, Mir, une autre transfuge de l’Artégion, et Mad, dont Jeff tombe sous le charme. Mais ce coup de cœur ne fait qu’envenimer la situation, Alex voyant d’un très mauvais œil ce rapprochement. Dans un monde où les hologrammes et les illusions façonnent la réalité, Jeff découvrira que les apparences sont souvent trompeuses et que son année à l’Eseidi pourrait bouleverser bien des choses…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans Les Faux Lieux, l'autrice nous plonge dans un univers dystopique fascinant, où les grandes écoles se sont transformées en télé-réalité, où la surpopulation a atteint des sommets et où le travail humain est devenu obsolète grâce à l’automatisation des tâches. Ce contexte sert de toile de fond à une histoire aussi captivante qu'intelligente, tant sur le plan narratif que visuel. La narration, fluide et brillante, maintient un équilibre subtil entre les dialogues percutants et la richesse des illustrations. L’intrigue prend un tournant radical et imprévisible à mi-parcours, un choix audacieux qui relance l’intérêt et nous garde en haleine jusqu’à un dénouement à la fois poignant et profondément marquant. Les personnages, bien qu’ils soient représentés de manière minimaliste et dépourvus de visages, n’en sont pas moins attachants. Leur humanité transparaît dans leurs comportements, qui sont retranscrits avec une grande sensibilité. Leurs vies, marquées par des tragédies omniprésentes, nous touchent, et rendent chaque péripétie d’autant plus significative. Graphiquement, la première partie de l’album se démarque par son minimalisme : un fond blanc sobre rehaussé de dialogues colorés qui accentuent l’importance des interactions. Puis, au cœur de l’histoire, le style visuel bascule. Les arrière-plans deviennent foisonnants, riches de détails et de couleurs vibrantes, reflétant l’imagination débordante du personnage principal.