L'histoire :
Une mouche vue de haut. La même mouche de trois-quarts. Puis de profil. Enfin en l’air. Etc. Sur son cahier de classe, Christian Flamand dessine. Elève rêveur en cours élémentaire à Auxerre, en cette rentrée de 1965, le garçon sait déjà ce qu’il veut faire plus tard : Quand je serai grand… je serai dessinateur ! Dessinateur industriel ? interroge sa maîtresse. Non, dessinateur de bande dessinée, répond l’enfant. Bien sûr, bien peu d’adultes y croient. Mais la maman de Christian, elle, est d’accord. Son « kiki » a de tout façon bien le temps de voir venir. Et ce n’est pas la première lubie qui lui passerait par la tête (…). En attendant, septembre 1965, c’est la sortie de Blanche neige au cinéma. Après tout, la passion de Christian pour le dessin commença 8 ans plus tôt, au Salon de l’enfance à Paris, devant un écran où évoluait Mickey. Une révélation ! Tout comme la multitude de choses et de nouveautés que l’on pouvait découvrir à Paris. Puis un jour, il y eut ce déménagement à Auxerre. Un vide certain. Une autre vie commençait. Mais toujours cet intérêt pour le dessin et la bande dessinée, au point d’en rêver la nuit…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pas facile de savoir, enfant, ce que l’on souhaite faire plus tard. La question, invariable à chaque rentrée (des classes), connaît des réponses entendues : pompier, facteur, policier, astronaute, etc. Mais dessinateur de bande dessinée, surtout en 1965, la réponse avait de quoi étonner ! Sur un mode comparable aux Vacances à Saint-Prix, Christian et Julien Flamand, dessinateurs BD père et fils, reviennent sur une époque et une envie. Une même envie aujourd’hui partagée. 1965, c’est l’année où Christian voit Blanche neige au cinéma et, de là, sa passion pour Mickey et ses développements papiers ne fit qu’empirer. Au point d’« emprunter » au besoin un petit billet dans le portefeuille de papa pour acheter le dernier numéro du journal (de Mickey, naturellement). 48 planches d’anecdotes facétieuses, revisitées avec bonheur et tendresse. Le style graphique adopté est celui de l’enfance, simple et un rien désuet. Une ligne pleine et plutôt ronde, joviale, semi-caricaturale. Une colorisation moderne jouant sur les temporalités du récit entretient une ambiance globalement chaleureuse. Le côté « vécu » des événements relatés offre une connivence possible aux lecteurs ayant partagé les mêmes choses. Bref, en résumé, un album emprunt d’une certaine nostalgie bien placée. Un album souvenir, réalisé en famille, pour toute la famille. Pour les enfants, les plus grands et tous ceux qui se rêvent encore : Quand je serai grand…