L'histoire :
Sur une autoroute est-allemande, Uwe et Edith Klinkert, un couple de quinquagénaires, meurent dans un terrible accident de voiture. Expatrié depuis 15 ans en tant que médecin en plein cœur de la forêt amazonienne, leur fils Iannis est prévenu par télégraphe. Il fait le voyage pour l’enterrement, essentiellement pour soutenir sa sœur Heike, car lui, avait définitivement coupé les ponts. Il retourne ensuite au Brésil, emportant avec lui un encadrement de l’un ses premiers dessins. En arrivant au Brésil, le cadre brisé dans le sac libère un numéro de téléphone et un morceau d’étoffe d’origine hébraïque. Au même moment en Europe, sa sœur découvre une lettre testamentaire qui leur est destinée à tous deux. Signé de leurs parents, le mot les prie très sérieusement de les remplacer au sein d’un curieux « cercle » d’amis qui détient le destin de l’humanité entre leurs mains. Rien que ça ! Heike se rend donc seule à Minsk, aux coordonnées indiquées. Mais les 4 membres du cercle restent secrets sur leurs desseins, tant qu’ils n’ont pas réuni le cinquième fragment d’un morceau d’étoffe, représentant la lettre « Schin » de l’alphabet hébraïque. Pour le récupérer, Heike s’envole alors pour le Brésil…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bien que l’on ignore pour le moment en quoi les membres du mystérieux Cercle de Minsk détiennent le destin de l’humanité entre leurs mains, Frank Giroud réussit rudement à nous appâter… une nouvelle fois. Il installe ce nouveau récit un peu à mi-chemin entre le Décalogue (pour les répercussions « maçonniques » de grande envergure autour du dessein de l’humanité) et sa série de Secrets (pour les souvenirs cachés qui bouleversent la vie de leurs héritiers en remontant à la surface). Collant idéalement à la tonalité réaliste du récit, le dessin de Jean-Marc Stalner se complète d’une colorisation contrastée d’Esteban (au Brésil, y’a trop de soleil !). De la forêt amazonienne à la Biélorussie, décors, protagonistes et rebondissements sont crédibles et parfaitement en place. Les éléments kabbalistiques de l’intrigue confèrent évidemment des aspects ésotériques au thriller. Mais on reste toujours dans le réel, le crédible et surtout, le palpitant pur jus. Car en rythmant l’ensemble à la perfection, Giroud sait comment nous tenir en haleine et nous abandonne sur une ultime et cruelle révélation, à la dernière planche. Un début de série très prenant, qui promet !