L'histoire :
A la mort de ses parents, Iannis Klinkert hérite d’un morceau d’étoffe lui permettant de devenir membre du « Cercle de Minsk ». Peu à peu, il découvre que cette organisation a été créée par 5 amis idéalistes qui, en se servant d’un fabuleux trésor trouvé par hasard à la fin de la seconde guerre mondiale, souhaitent bâtir une république idéale. Depuis près de 50 ans, le trésor a allégrement prospéré. Malgré lui, Klinkert est embarqué dans une aventure périlleuse où il doit constamment être sur ses gardes : une mystérieuse organisation semble en effet tout faire pour l’empêcher de rejoindre le « cercle ». Au gré de ses pérégrinations, il fait la connaissance de son véritable père, Mathias Kuhn, qui le sort d’un mauvais pas. Rapidement séparé de ce nouveau père à la suite de quelques péripéties, il rejoint Cayenne, bien décidé à gagner ensuite le vieux continent. Il y parvient bientôt, en ayant d’abord pris soin de se débarrasser de Schutz (homme de main de l’organisation qui tente depuis le début d’empêcher le cercle de se reformer), mystérieusement informé de ses moindres déplacements… A Minsk, les 5 morceaux d’étoffes sont réunis : il est temps de se décider à bâtir cette république idéale chère aux fondateurs de l’organisation. Une option est prise pour faire de la Biélorussie ce nouveau modèle de société. Iannis est peu emballé par cette utopie, mais il accepte d’y participer pensant, ainsi, contraindre ceux qui cherchent à lui nuire à se démasquer. Se laissant le temps de la réflexion, le groupe se sépare en se fixant rendez vous un mois plus tard devant les coffres de la banque suisse qui abrite leur butin.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce 4e et avant-dernier opus, Frank Giroud et Jean-Marc Stalner inventent l’album « cul-sec » : la BD qu’on engloutit d’un trait ! Aussi, conseil vous est donné de prendre une bonne goulée d’oxygène avant de plonger dans les méandres du récit, car vous aurez du mal, pour votre plus grand bonheur, à reprendre votre respiration. Frank Giroud cisèle en effet à merveille sa narration pour, à la fois ne pas se priver de balancer du gros scoop (en levant par exemple le voile sur les commanditaires des actions visant à empêcher la réunion du Cercle de Minsk), et à en garder sous la pédale pour le bouquet final du dernier chapitre (quid du nouveau papa de Klinkert, par exemple, et un clifhanger de dernière planche aux petits oignons). D’une redoutable efficacité ! De rebondissements en révélations, on se régale de cette série qui aura eu la bonne idée de prendre des virages inattendus : d’un premier opus laissant penser à une orientation ésotérique, jusqu’au présent album fortement coloré par le thriller et l’action, le scénario ne se sera pas privé de multiplier les fausses pistes au rythme d’un judicieux enchevêtrement des histoires familiales ou individuelles de chacun des héros. Bref la magie d’« une estampillée » Giroud. Jean-Marc Stalner participe à nouveau très convenablement à la réussite de l’ouvrage, en adaptant parfaitement son graphisme au découpage de l’intrigue. On comprend alors que tout a été fait pour nous laisser en apnée jusqu’à la conclusion…