L'histoire :
Il y a environ 2,5 millions d’années, nos très lointains aïeux commencèrent à se dresser sur leurs pattes arrières, passant du stade d’animaux à celui d’humain. Pourquoi ce phénomène s’est-il déroulé avec de grands singes et pas d’autres animaux ? Comment cela s’est-il produit ? Que sont devenues les 5 autres espèces d’hominidés qui ont également existé, en marge des homo sapiens que nous sommes ? Comment ont-ils disparu ? Le professeur d’Histoire Yuval Noah Harari nous invite à une visite guidée et pédagogique sur ces grandes questions. Ses déambulations commencent chez l’indienne Saraswati, spécialiste de la classification des espèces. Pour étudier les éventuelles interactions qu’il y a eu entre l’homo sapiens et l’homo erectus, voire avec Neandertal, il faut tout d’abord comprendre le fonctionnement des mutations au sein des espèces… donc ce que c’est qu’une espèce ! Entre autre questions, Neandertal a-t-il disparu – alors qu’il avait un cerveau plus gros que sapiens ! – ce qui est la théorie du remplacement – ou s’est-il « fondu » dans sapiens – la théorie du métissage ? Quels ont été les atouts de sapiens pour réussir son évolution intellectuelle, bien plus rapidement que les autres animaux ? Une dextérité des mains ? Marcher debout ? Avoir eu l’intelligence de nouer de solides liens sociaux ? Maîtriser le feu ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les amateurs des documentaires d’Yves Coppens connaissent (presque) par cœur la plus prodigieuse histoire de tous les temps : celle de l’Homme. Et pourtant… à travers l’adaptation en BD du best-seller de Yuval Noah Harari, Sapiens : une brève histoire de l’humanité, David Vandermeulen (scénario) et Daniel Casanave (dessin) poussent la vocation didactique au paroxysme de la vulgarisation. Le ton est loin d’être professoral, il se permet surtout des parenthèses joyeuses par le prisme de la culture pop et mainstream – jeux TV, comics book… Ce biais fédérateur lui permet de s’adresser au plus grand nombre – l’ouvrage peut tout à fait être compris dès l’adolescence. Il pose surtout des questions scientifiques essentielles, mais en s’adressant aux animaux sociaux que nous sommes devenus. C’est-à-dire en tendant toutes ses démonstrations vers l’objectif imparable de notre actuelle condition humaine. Il faut dire que la thèse centrale vise à démontrer que, même si l’époque moderne nous en fait souvent douter, l’homme doit son évolution dominante à sa capacité de coopérer avec ses semblables. Ce premier tome en BD est bien épais (245 pages !) et requerra plusieurs heures de lecture (à morceler !) mais il est incroyablement passionnant. Il se découpe en 4 chapitres, correspondant vraisemblablement au premier chapitre de l’ouvrage d’origine : Des marginaux de la savane (comment sapiens a-t-il survécu au détriment de Neandertal), les maîtres de la fiction (ou comment l’invention du mythe a permis la révolution cognitive), Sexe mensonges et peintures rupestres (nous, consommateurs, sommes des chasseurs-cueilleurs ; quid des guerres et des croyances ?), Serial Killers intercontinentaux (sapiens est-il le pire prédateur de la nature ?)