L'histoire :
Jules Verne est un enfant curieux de tout. Le goût de l’aventure coule déjà dans ses veines alors qu'il porte des culottes courtes. C'est ainsi qu'il se retrouve quelques minutes à bord de La Coralie, un navire mouillant à quai dans le port de Nantes. Caché dans une cabine, il assiste à une curieuse scène et comprend immédiatement qu'il touche à un secret, celui d'un mystérieux objet, un astrolabe... Presque 30 ans plus tard, il embarque à bord du Great Eastern avec son frère pour rejoindre l'Amérique et y trouver l'inspiration nécessaire à écrire d'autres romans. Il est loin de se douter qu'il va de nouveau avoir affaire à cet astrolabe, fabuleux objet détenant un pouvoir indicible...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Qu'on ne s'y trompe pas : dans ses remerciements, Esther Gil dit de Carlos Puerta qu'il a accompli « un travail de titan et d'orfèvre », et il ne s'agit pas d'autopromotion. Qui aime en effet le classicisme du dessin sera véritablement étourdi par les planches de l'artiste espagnol. L'ibère mérite d'être qualifié de maestro. Et ce qui impressionne, c'est le fourmillement de détails qui n'enlèvent rien à la lisibilité. Le titan, c'est celui qui a composé ces planches en invitant l’œil à s'y perdre. L'orfèvre, c'est le même qui amène un soin à chaque détail. Ses pages dégagent une impression de grandiose ; et quand on se met à scruter chaque case, on a le sentiment de voir autant de tableaux. Des costumes aux décors (New-York, les chutes du Niagara, un complexe sous-terrain aux bâtiments incroyables, une quantité phénoménale de machines et un Nautilus tout simplement monstrueux), des ombres à la lumière et des couleurs sombres aux plus éclatantes, on ne peut qu'être ébahi, au delà du goût, des préférences subjectives qu'on cultive en tant que lecteur. Carlos Puerta, c'est un style comme on n'en trouve guère et ses visuels sont le fruit d'un incroyable travail qui force le respect. Pour ce qui est de la narration, le premier tome prenait du temps à installer l'intrigue et la psychologie des personnages, laissant la place au mystère. Cet opus ci s'en démarque, proposant beaucoup d'action et levant progressivement le voile autour des questions qui taraudent le lecteur et notre écrivain aventurier. L'écriture des dialogues rend un hommage appuyé à l'auteur devenu aventurier et les connaisseurs de sa littérature y retrouveront bien des références, pour ne pas dire des clins d’œil, comme la mort du terrible Vulkan, miroir symbolique de celle du fameux Capitaine Nemo. Soulignons enfin qu'Esther Gil redonne la place que la littérature de son personnage ambitionnait : divertir certes, mais surtout amener le goût des sciences, attiser la curiosité, ouvrir le lecteur au monde. Une éducation pour une société meilleure. La culture comme rempart à la violence. Plus que de nobles intentions, un projet politique en réalité. Alors nous, on ne fait pas de politique, mais on vous dit que le programme de cette conclusion a tout pour recueillir vos suffrages et vous faire passer un très bon moment !