L'histoire :
Les médias font les choux gras de l'arrestation de Gyorgi Owens, l'assassin surnommé « le tueur des hôpitaux ». Reconnu coupable de 34 homicides, il écope de la perpétuité à la prison Saint James. La journaliste Isabelle Bauffays a obtenu de la part de l'inspecteur de police Sam Justice la possibilité de s'entretenir avec le criminel afin d'écrire un article où ce dernier présenterait sa vérité. Les premiers mots échangés, Gyorgi évoque la première fois où il a accompagné quelqu'un dans ses derniers instants. C'était le 12 septembre 2001, dans les ruines de Ground Zero. Dans ces ruines, celui qui était alors infirmier était tombé sur un policier mourant, une poutrelle lui perforant le poitrail. L'agent lui avait demandé de l'achever. Gyorgi l'avait fait, non sans être heurté par l'acte d'enlever la vie. Pourtant, plus tard, ce geste devint plus régulier. La journaliste perçoit au gré des conversations certaines incohérences. Le criminel a t-il vraiment rendu « service » à ces personnes ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection Hostile Holster s'enrichit d'un nouveau titre mettant en scène un tueur spécialisé dans l'assassinat des personnes en fin de vie. Dit ainsi, on pourrait croire que le scénariste Kid Toussaint va relancer le débat sur l'euthanasie... Or très vite, on comprend que ses intentions sont tout autres. La personnalité de Gyorgi Owens est moins simple que prévu et l'on découvre progressivement ses véritables desseins. Les idées sont là, mais curieusement la mayonnaise ne prend pas. La narration est explosée en de multiples flashbacks, un peu lourdingues à la longue. En moins d'une dizaine de pages, on en compte au moins quatre ! Ces itérations cassent le rythme et brisent une atmosphère qui aurait pu être bien plus envoûtante. Cela est d'autant plus dommage que le récit en lui-même avait les bons ingrédients pour concocter un met savoureux. A contrario, on obtient un ouvrage un peu trop cuisiné. Chris Evenhuis impose quant à lui des ambiances le plus souvent sombres au sein de ses planches. Son trait réaliste est très correct, même si on aurait parfois apprécié un chouia plus de détails dans les cases. Killing time est au final un one-shot inégal.