L'histoire :
Depuis l’exposition Universelle de 1958, Kathleen Van Overstaeten travaille désormais comme hôtesse de l’air pour la compagnie belge la Sabena. Sur le vol qui relie Bruxelles à Léopoldville au Congo, un passager ne cesse de réclamer du whisky. Francine Merckx, la cheffe de cabine conseille à la jeune hôtesse de servir ce client bruyant tout en se montrant prudente vis-à-vis de son comportement désinhibé. Le passager alcoolisé se montre légèrement entreprenant en donnant sa carte de visite à Kathleen et en l’invitant à venir prendre un verre à l’occasion à l’hôtel Régina. Ce lourdaud n’est autre que Frans Vermeulen, un agent territorial du district de Léopoldville. En arrivant sur le sol africain, Kathleen fausse compagnie à l’équipage de l’avion et s’empresse de revoir Monique une amie qu’elle n’a pas vue depuis plusieurs années. Ses parents sont installés au Congo où ils possèdent une pension de famille en ville.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après l’exposition universelle de Bruxelles de 1958, Kathleen Van Overstaeten va être à nouveau au cœur d’un événement historique pour la Belgique : l’indépendance du Congo. C’est en effet sur le continent africain que cette belle hôtesse belge va être impliquée malgré elle dans une nouvelle enquête. Cette histoire aux enjeux multiples se déroule dès lors dans un climat politique explosif. En effet, sur fond de tensions entre les colons et les indigènes, va se tramer une sordide affaire d’intérêts internationaux autour des ressources minières du pays. Pour corser le tout, les auteurs aborderont également la problématique des couples mixtes (noirs/blancs) dans un pays colonisé. Malgré la richesse de cette histoire, le scénario est d’une limpidité exemplaire sans jamais céder à la facilité. Cette histoire est tellement crédible qu’on pourrait croire qu’elle est inspirée de faits réels. Les lecteurs qui ont apprécié Sourire 58 auront le plaisir de retrouver également l’inspecteur de police Stout. Pour construire ce récit, les auteurs se sont sérieusement documentés : un dossier historique vient conclure l’ouvrage. Le dessin ligne claire de Baudoin Deville s’inscrit dans la lignée des Jacques Martin, Jean-Claude Floc’h ou encore Ted Benoit. C’est un réel plaisir de plonger dans cette ambiance des années 60 avec une mode élégante ou des voitures aux lignes majestueuses.