L'histoire :
De passage à Paris, Kathleen se rend sur les grands boulevards dans les célèbres magasins des Galeries Lafayette. Son amie Monique, qu’elle a connue à Léopoldville, y est vendeuse au rayon prêt-à-porter : elle décide de lui faire la surprise de la saluer. Après tant d’années sans donner de nouvelles, la jeune femme est heureuse de revoir Kathleen. A l’occasion de sa pause méridienne, Monique lui explique ses déboires au Congo et notamment sa volonté de refaire sa vie à Paris tout en rejoignant Célestin, son amoureux. Kathleen a également changé de vie après les événements de Léopoldville : elle a quitté son métier d’hôtesse pour devenir journaliste à la RTB. Le repas terminé, les deux amies se donnent rendez-vous en fin de journée pour passer la soirée à Saint Germain. Juste après s’être séparées, Monique passe un mystérieux coup de fil…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Kathleen est à nouveau la témoin d’un grand événement qui a marqué l’histoire contemporaine de la Belgique : l’incendie, en 1967, d’un grand magasin à Bruxelles nommé « Innovation ». Cet incendie est le plus meurtrier qu’ait connu le plat pays en temps de paix avec 251 morts et 62 blessés. Une des causes du sinistre qui a émergé rapidement après cette tragédie nationale était l’hypothèse d’un attentat perpétré par des extrémistes de gauche qui entendaient lutter contre l’impérialisme américain. A cette époque, le magasin avait organisé une quinzaine américaine, ce qui, en pleine guerre du Vietnam, a été considéré par ses opposants comme une provocation et un soutien ostensible aux Etats-Unis. Cet album reprend certains faits qui se sont déroulés antérieurement à cet incendie. Kathleen va être au contact d’acteurs de premier rang, que ce soit de policiers qui filochent des activistes de gauche ou des suspects qui lui livreront leur vérité sur les soupçons qui pèsent sur eux. Dans cet album, on retrouve certains personnages que Kathleen a rencontrés quelques années auparavant. La lecture des tomes précédents n’est pas indispensable pour comprendre cette histoire. Si les premières pages laissent le lecteur un peu dans le flou, l’intrigue va progressivement s’éclaircir pour finalement être bien élaborée. Kathleen, qui a désormais 36 ans, va se retrouver tiraillée entre ses sentiments et ses doutes sur le rôle qu’aurait pu jouer celui qu’elle aime dans cette tragédie. Graphiquement, on retrouve un dessin ligne-claire traditionnel et académique de l’école franco-belge. Baudoin Deville nous immerge complétement dans l’ambiance de l’époque. En guise de bonus, Patrick Weber conclut cet album par un dossier documentaire de quelques pages sur l’histoire des grands magasins. Une nouvelle campagne participative devrait être lancée prochainement pour le financement du tome 5 de la série.
