L'histoire :
Bruxelles, début d’année 1958 : le chantier de l’exposition universelle est en pleine effervescence. Plus de 3000 jeunes femmes se sont portées candidates pour faire partie des 280 hôtesses qui assureront l’accueil des visiteurs. Jacqueline Devriendt, la responsable du recrutement, une femme exigeante et stricte, demande aux candidates qu’elles aient un sourire des plus accueillants : le sourire 58. Pour clôturer la visite du site, et avant de commencer les épreuves de sélection, les jeunes femmes sont emmenées au pied de l’Atomium, le monument qui fera bientôt la fierté du pays. Kathleen Van Overstraeten et son amie Monique vont avoir la chance d’être sélectionnées après avoir subi une formation accélérée de 4 mois, avoir assisté à des conférences, avoir suivi des cours de maintien et même s’être vue prodiguer des conseils par des esthéticiennes. Vêtues d’un uniforme – veste rouge garance, chemisier blanc, jupe et tricorne bleu marine frappé de la prestigieuse étoile de l’exposition – les jeunes femmes vont avoir l’honneur de faire visiter le chantier à des personnalités. La première star que Kathleen accueillera sera Annie Cordy. Durant la visite, l’hôtesse se fera dérober son sac à main. Heureusement, Jean-Marc Spruyt, un charmant journaliste, se lancera à la poursuite du voleur et récupérera la sacoche.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sourire 58 est un one-shot qui a pu voir le jour grâce à une campagne de crowdfunding via le site Sandawe. C’est le premier album publié par la nouvelle maison d’édition de Nicolas Anspach (ex-journaliste BD, ex-attaché de presse). Cette intrigue d’espionnage a pour terrain de jeu l’exposition universelle de 1958. La belle Kathleen, en pleine guerre froide, va se retrouver impliquée dans divers incidents qui pourraient avoir de fâcheuses conséquences sur le déroulement de cet événement international hautement politique. Patrick Weber propose un scénario de thriller géopolitique bien construit, avec les codes historiques de la BD franco-belge et du cinéma des années 60. Richement documenté, cet album fait de nombreuses références aux innovations qui ont marqué l’exposition universelle et les allusions culturelles sont multiples (les hommages aux auteurs BD ne sont pas en reste). L’intrigue est globalement très classique, mais elle a le mérite d’être cohérente et de captiver le lecteur. Grâce à un dessin superbement maitrisé, soigné, dans la tradition de la ligne claire, Baudoin Deville reconstitue avec une certaine nostalgie et beaucoup de justesse, l’ambiance de l’époque. Pour conclure cet ouvrage, un dossier avec des photos d’époque revient sur cette exposition universelle dont l’Atomium reste aujourd’hui encore l’emblème.