L'histoire :
New-York, 2019. Léonor doit trouver un sujet à traiter pour son école de journalisme. En allant à la bibliothèque, elle tombe sur The New York Times qui titre en première page « Lourdes, Un 71ème miracle reconnu ». C’est quoi cette blague ? C’est ouf ! L'étudiante se ravise : « Cette histoire déchire grave ! ». C’est décidé, elle va partir à Lourdes afin d’en savoir plus. Sur place, elle fait la rencontre de l’abbé John Clarke, jeune prêtre américain de passage qui lui raconte toute l’histoire. Cela commence par le sens du blason avec les trois tours d’or et le poisson. Jean Turpin, archevêque de Reims convertit des musulmans qui libèrent alors les tours occupées. Et on va à la rencontre de la jeune et gentille Bernadette qui a des visions. Le commissaire lui demande de signer une déposition comme quoi elle voit la vierge. « Je n’ai pas dit que c’était la Sainte Vierge ! J’ai dit une dame en blanc ! Cette dame, je lui parle comme à vous et elle me répond comme vous ! » Parfois moquée, la jeune enfant continue d’aller devant une grotte où elle discute avec une apparition qu’elle seule voit. Petit à petit, les échanges autour de la sincérité de l’enfant grandissent et vont même jusqu’à inciter des personnes à se convertir. Les choses vont aller vite quand elle va faire apparaître un gisement d’eau miraculeuse. Cette eau rend la vue à un borgne puis sauve un enfant très malade. Le phénomène prend de l’ampleur. On raconte même que Napoléon III été sauvé grâce à cette eau. On érige alors une église qui connaît le succès jusqu'à nos jours.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les catholiques éditions Artège creusent le sujet Bernadette Soubirous sous un angle forcément prosélyte. Pour les besoins d'un reportage scolaire, une étudiante s'intéresse à un miracle à Lourdes. La probabilité d'un hasard est trop improbable pour être contestée. Elle part donc en France, à Lourdes, et tombe sur quelqu’un qui parle sa langue. Décidément, elle a beaucoup de chance cette demoiselle... Le représentant de l’église lui raconte alors toutes les aventures subies par la pauvre Bernadette. Les choses ne sont présentées que sous l’angle religieux. Les hérétiques, les non-croyants, les inconvertibles sont ici montrés comme de vils personnes avec des traits grossiers. Même l'aubaine commerciale d'une destination mondiale de pèlerinage est excusée. Lourde vit désormais du tourisme cultuel, une manne qui existe depuis qu’on a inventé des reliques. La finalité financière n’est pas un gros mot. L’eau bénite se vend et il y a une quête en fin de messe. Cela n’a rien de choquant. On est surpris que la future journaliste ne pose aucune question pour creuser la piste cartésienne des miracles. Elle ne va pas non plus rencontrer d’autres interlocuteurs journalistes, historiens, chercheurs, qu'ils soient athées ou non. Bref, cette BD se destine à un public de croyants d'ores et déjà conquis par la foi et juste à eux. Aucun doute que cela les satisfera. Les autres, passez votre chemin (de croix).