L'histoire :
Éléonore est à Broadway avec ses amis pour voir le spectacle sur Bernadette de Lourdes. Elle connaît déjà un pan de sa vie, mais le fait que Bernadette ait été sœur à Nevers l’interpelle. Elle décide alors de repartir en France pour enquêter. Direction Clermont-Ferrand, puis le 34 rue St Gildard chez les sœurs de la charité. Elle sera accueillie par Francine Le Manchec, la supérieure générale. L’histoire commence en 1677. Après une partie de chasse à courre, un festin attend les bienheureux au château de Châtillon. Jean-Baptiste Delaveyne est bien entouré, en compagnie de ses taquins de cousins. Il n’a pas de compagne. Il entretient et cultive par des visites ou des lettres d’amitié tendre, sans dépasser les bornes de l’honnêteté mondaine. C’est un mondain, mais le sacriste s’acquitte quand même des devoirs inhérents à sa charge. Les visiteurs canoniques s’entretiennent avec lui sur l’édifice religieux dans lequel il officie, qui menace de s’écrouler. Son cousin le prieur, Dom Jean Vignault, lui rend visite au château de Vesvres et le sermonne ! Il ne doit plus aller chez les mondains ! Sa rencontre à la Fête-Dieu avec l’abbé Babeuf va le faire changer de position, après que le brave homme eut prononcé ces paroles : Saint Benoît n’était pas si bien dans le subiac !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après son séjour à Lourdes, Éléonore revient en France pour une nouvelle enquête, à Nevers cette fois-ci. Elle va se pencher sur la vie de Dom Delaveyne, évêque de Nevers qui, de mondain avéré, va devenir plus proche des pauvres, et créer une congrégation. Malgré des déconvenues dues au contexte historique, la congrégation des sœurs de la charité perdure encore aujourd’hui. Alban Guillemois et Yvon Bertorello nous livre un scénario dont le point d’entrée est Éléonore, puis poursuivent essentiellement sur la personnalité de l’évêque, décrivent son évolution personnelle et les actions qu’il a menées, la foi et la générosité qui l’ont nourri, retraçant ainsi les grandes lignes de sa vie. Alban Guillemois est aussi à l’illustration. Il nous montre une jolie personnalité graphique, un travail à la couleur directe, une couverture harmonieuse, enjouée et équilibrée, même si ses personnages sont statiques ou peu expressifs. L’idée des phylactères en forme de parchemin est originale et donne un aspect ancien plutôt bienvenu. Destinée avant tout à la jeunesse, cela reste une découverte intéressante pour enrichir sa culture générale. L’intérêt culturel et spirituel est manifeste. Son intérêt bédéistique sera toutefois moindre pour un public plus large.