L'histoire :
Au nord de la Seine, en Gaule, 3 siècles avant notre ère. Le jeune et fougueux Agris, prince des pictons, s’est trouvé une nouvelle famille parmi la tribu des Sénons. Il s’est en effet expatrié bien au nord de son territoire, suite à l’assassinat de son père le roi. Il a emmené dans son périple, pour le protéger, un magnifique casque ouvragé, précieux symbole de son peuple. Cependant, à cette époque, la tribu des Sénons avec lesquels il a sympathisé en sauvant la princesse Névéna, connaissent quelques menaces extérieures et intestines. En effet, leur tribu est en guerre contre les Bellovaques, à la tête desquels le roi Viromandat a noué une alliance secrète avec Cammundantos, un riche et puissant Sénon avide de pouvoir. Lors d’une bataille sanglante, les pertes sont lourdes pour les Sénons : leur roi Sadullos est tué et Casticos, prince et leader de guerre, promis à Névéna, fille du roi, est fait prisonnier. Cammundantos annonce même la mort de Casticos pour revendiquer légitimement le trône auprès des autres tribus gauloises ! Agris et les Sénons amputent toutefois leur défaite à la traîtrise de Cammundantos et supputent que Casticos est encore en vie. Malgré l’amour secret qu’il porte à Névéna (et cela semble fortement réciproque), Agris est alors volontaire pour mener une expédition commando au sein des rangs ennemis, pour délivrer Casticos. Il a confiance : il bénéficie des bons conseils du druide Dumnos, de la protection du rusé Taurianix et des auspices divins du dieu Taranis…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Petite maison d’édition, Assor BD s’est spécialisée dans les bandes dessinées historiques rigoureusement documentées et réalistes. Ce créneau à part, guère vendeur auprès du grand public, lui vaut toutefois de figurer en bonne place dans les boutiques situées en bout de parcours de visite des châteaux et autres sites historiques touristiques. Le présent Casque d’Agris concentre sa trame à une ère gauloise située 3 siècles avant Vercingétorix. Le scénario de Silvio Luccisano s’appuie alors sur de rigoureuses découvertes archéologiques (en tous cas au regard de nos connaissances actuelles), et calibre en outre un récit impeccablement rythmé et parfaitement captivant, agrémenté d’un dessin d’une qualité irréprochable. Le dessinateur Laurent Libessart creuse en effet un sillon très prometteur dans le registre réaliste… Plus guerrier, plus sanglant que le premier tome, ce tome 2 est aussi visuellement encore plus réussi, montrant un trait et des proportions justes, des cadrages et un découpage impeccables. Sans effet tape à l’œil, Libessart ne ménage pas sa peine, alternant des scènes de batailles d’une incroyable richesse, à la mise en scène délicate des pourparlers (inhérents à cette époque diplomatiquement perturbée). Seule, peut-être, la colorisation aurait tendance à « écraser » ses encrages… Peu importe, voilà un pari ardu réussi : celui de divertir un large public tout en restant didactique, à des années lumières des légèretés universitaires (volontaires) d’un Astérix, par exemple. On y apprend notamment que les gaulois étaient beaucoup plus disciplinés et civilisés que ne l’a retenue l’image d’Epinal populaire. Cerise sur le gâteau : comme pour le premier tome, un cahier spécial annexe approfondit le sujet, revenant sur moult découvertes archéologiques utilisées dans l’album.