L'histoire :
Libre choix : Dans un futur proche, plusieurs invités se pressent en kimonos et costumes, à une curieuse reconstitution dans un décorum de Japon médiéval. Kennon Winslew doit en effet s’y suicider publiquement et pour ce faire, il a choisi… le hara-kiri. Mais alors qu’il a bien entamé le rituel (le ventre ouvert sur toute sa largeur), une inspectrice du ministère de la santé intervient et suspend la cérémonie, pour fraude…
Mort numérique : Un beau matin, Apsara, une jeune femme est réveillée par son IA domestique, Choobie. Après un chek-up de santé durant le petit-déjeuner, elle se met à ses acticités quotidiennes : travail à domicile, cyber-réunion, vélo d’appartement dans un décor de parc Yosemite reconstitué, un « resto » thaïlandais le soir avec l’avatar de son Jules, puis une séance de cyber sexe en nocturne. Or le lendemain, Choobie demeure silencieuse. Apasara n’est plus connectée. Panne ou malveillance ? Toujours est-il qu’Apsara est dès lors perdue, éloignée de tous ses repères et qu’il lui est désormais impossible de se faire « reconnaître » par la société…
5 autres historiettes complètent ce volume.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection Et demain… du nouvel éditeur Bac@BD se propose de nous plonger dans des contextes d’anticipation relativement proches de notre présent, pour nous confronter à diverses hypothèses de société. Pour inaugurer ce concept intéressant, le Bras et Picard se demandent à quoi ressemblera, demain… la mort ! Ce parti-pris morbide peut certes interpeler, mais après tout, pourquoi pas… Les auteurs assument en outre pleinement la démarche en proposant 7 historiettes indépendantes, posant autant de problématiques éthiques disparates sur le sujet. Tour à tour, on est ainsi confrontés : au droit à la fantaisie chez les condamnés à mort ; à la mort sociale par déconnexion de nos interfaces technologiques ; aux reconstitutions virtuelles d’obsèques ; au recyclage total du corps humain (qui n’est pas sans rappeler le film Soleil vert) ; à l’éradication du dernier cimetière terrestre ; à la survie au travers d’un avatar informatique plus vrai que nature ; ou à une conséquence inattendue de la cryogénisation. Pourtant, si ces pistes de réflexion sont loin d’être inintéressantes, le « médium » BD s’imposait-il ? En effet, les différents récits souffrent d’un terrible manque de rythme, de dialogues surabondants, voir d’un message (ouvert) souvent confus… De même, le dessin réaliste est rigide, maladroit, quand bien même il semble avoir été besogné. Il est en outre complété par une colorisation nette et contrastée qui dénote franchement avec le propos. Bref, dommage que la forme soit on ne peut plus laborieuse, car l’idée de base était originale et pas si absurde…