L'histoire :
Cliff est un personnage très spécial… Il est en effet atteint d’une forme de schizophrénie rarissime : 13 personnalités cohabitent en lui, dont un tueur en série extrêmement dangereux ! Ce sont d’ailleurs les crimes de ce dernier qui lui valent aujourd’hui d’être surveillé en permanence. Juste « surveillé », et non interné, car par le biais des 12 autres individualités, Cliff propose des atouts très intéressants. Leurs compétences sont en effet complémentaires quand il s’agit d’élucider une enquête épineuse : il y a en lui un criminologue, une extra-lucide, un autiste, une férue d’ésotérisme, une femme d’action… Tous parfaitement inoffensifs se passent le relai. Aussi, lorsqu’un serial-killer surnommé « la torche » sévit dans le nord-est des USA, le FBI fait-il appel aux formidables capacités de Cliff and co. La torche a pour caractéristiques d’enlever ses victimes, puis de leur faire jouer un rôle, avant de leur tirer une balle dans la cuisse et de les immoler. A chaque fois, un polaroïd est envoyé à un dénommé Georges Lawson, un flic retraité facho qui reste curieusement discret sur le sujet. Pourtant, après 8 crimes, les personnalités de Cliff cernent le modus operandi du psychopathe et anticipent sa prochaine cible…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis le Psychose d’Alfred Hitchcock, film étalon alliant troubles dissociatifs et psychopathie, vous pensiez n’avoir droit qu’à des ersatz en matière de personnalités multiples… Thomas Mosdi invente ici l’enquêteur parfait : Cliff propose à lui seul 13 compétences complémentaires pour élucider une affaire policière. Certes, un vrai psy trouvera sans doute le principe bien commode et surtout totalement invraisemblable. N’empêche sue côté narratif, ce mécanisme ouvre le champ à de multiples possibilités piquantes de scénarii, dont il faut espérer que ce diptyque ne soit qu’une première mise en bouche. Sur ce schéma inventif, Mosdi conclue donc l’affaire de la torche, de manière cohérente et efficace, donnant lieu à un thriller parfaitement prenant, aux frontières du paranormal. Le dessin de Winoc reste homogène par rapport au premier volume. Son trait réaliste, peut-être un chouya statique, assurément impersonnel mais rigoureux et régulier, s’inscrit dans un découpage impeccable, pour un divertissement de qualité. Espérons qu’un autre diptyque soit au menu, avec notamment l’apparition de la personnalité psychopathe enfermée en Cliff…