L'histoire :
Son physique de mannequin et son homosexualité ont fait de Barbara, alias « Barbie », un commissaire de police à part. Ces « atouts » lui ont en effet permis d’infiltrer le réseau VIP de la mode et de la nuit, où se mêlent à profusion trafic de stups et prostitution de luxe. Hélas, cela lui a aussi permis de devenir une véritable junkie, accro à plusieurs drogues, et de tomber amoureuse de Jill Savil, l’une des mannequins les plus en vue de la jet-set mondiale. Aujourd’hui, au prix d’une cure de désintox de 6 mois et de moments très difficiles, Barbara est sortie indemne de tout cela… et elle n’est plus flic. Pourtant, ce matin du 16 juin, en se réveillant dans son appart du XXe arrondissement, avec la traditionnelle gueule de bois, Barbara découvre le corps ensanglanté de Jill, morte devant son frigo. A peine le temps d’essayer de se remémorer la soirée de la veille, que son téléphone portable sonne. Elle se doute que la pub téléphonique qu’elle entend est fausse : il s’agit de repérer sa présence pour aussitôt la piéger sur les lieux du crime. Elle s’enfuit en hâte par la fenêtre. Elle fait bien : dehors, deux bagnoles de ses ex-collègues de la crim’ sont déjà sur place. Vite, agir. En feuilletant un magazine people, elle apprend que Jill était sur Paris pour 15 jours. Elle connait par cœur sa suite au Georges V, pour y être allé en sa compagnie une paire de fois. En se dépêchant, elle a le temps d’y passer avant qu’on y fasse le « ménage »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce premier tome de Dans mes veines est la première partie d’un thriller haletant, prévu en deux tomes, prenant pour contexte le milieu interlope du mannequinat, de la mode et de la jet-set. L’héroïne Barbara, ex-commissaire de police et toujours un peu junkie, porte entièrement l’intrique pour s’extraire d’un piège machiavélique. A travers ses souvenirs, qui interviennent en flashback, elle enquête en effet en solo pour démêler les rouages de la situation glauque dans laquelle elle est empêtrée : quelqu’un cherche à l’accuser du meurtre de son ex-petite copine. Oui, mais qui ? Et vu qu’elle n’a pas toujours les idées claires, est-elle liée à ce meurtre d’une quelconque manière ? Cette intrigue à suspens permet à Damien Marie d’utiliser le mode narratif qui lui est cher : la voie off. 95% des textes proviennent ainsi des pensées de l’héroïne, arrangés en un style littéraire vif et tranchant, bien en phase avec le ton du polar. Plus proche du roman, un mode d’écriture que Marie pratique aussi volontiers, cette narration s’avère aussi pratique pour transmettre les états d’esprits de Barbara, ou délivrer les clés abstraites que le visuel n’a pas le temps ou la possibilité de cerner. Le dessin réaliste fortement encré de Sébastien Goethals se situe quant à lui parfaitement dans le ton et il rythme impeccablement l’ensemble (avec peut-être un petit bémol concernant la colorisation, souvent « éteinte »). Notons qu’il s’agit déjà de la troisième collaboration entre les deux auteurs (après le diptyque Ceci est mon corps et en interlude de Need, dont on attend le tome 2…).