L'histoire :
Dans la cité de Flot, une jeune femme fait résonner sa voix dans toutes les rues. Son père, le Comendador, a disparu. Alors qu’elle donne des informations sur les prochains jours, une jeune fille est agressée dans la rue. Cinq hommes se mettent en tête de la violer, mais un jeune héros s’interpose et en tue trois. Il s’enfuit avec la belle victime, poursuivi par les deux derniers larrons. Il la lance dans la nacelle du téléphérique qui descend jusqu’au port. Rattrapé par les malandrins, il se jette vers la mer. Au moment de tomber dans les flots, il se met à léviter. Il harangue alors la foule pour se présenter : Don Juan, qui se bat pour donner le bon exemple aux citoyens. Au moment de son triomphe, il est attrapé par une vague et entraîné au fond. Il serait mort sans l’intervention d’une sirène et d’un vampire au fond des flots. Il se réveille dans une chambre, sain et sauf, accueilli par la belle Laura et le puissant Carlos. Ils lui révèlent leur société secrète, composée de gens possédant un don, qu’ils ont échangé au Comendador contre une partie de leur corps. Laura peut soigner, mais ses bras sont ceux d’un squelette… Les deux compères vont mettre un marché dans les mains de Don Juan…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il aura fallu attendre quatre ans pour voir une nouvelle collaboration entre Isabelle Bauthian et Rebecca Morse, après la série Alyssa et le diptyque Dragons et Poisons. Le monde de Flot est une nouvelle fois assez inventif, avec des personnages dotés de pouvoirs magiques, au prix de l’amputation d’une autre capacité, souvent physique. La fille du Comendador n’a plus l’usage de ses jambes, Lara n’a plus que des os aux bras… Don Juan, lui, a des pouvoirs mais pas de contrepartie – pas visible en tout cas. L’intrigue de la disparition et de la recherche du Comendador est intéressante et le twist final de ce premier tome annonce un changement de paradigme dans le suivant. Le sénat se déroule sans accroc, avec une légère impression de déjà-vu, mais de manière très plaisante. D’autant que l’humour grinçant d’Isabelle Bauthian fonctionne toujours. Les dessins de Rebecca Morse sont magnifiques, d’une belle précision et les choix de cadrages variés et efficaces. L’art est au centre de l’histoire. Certains tableaux de Rebecca Morse sont magnifiques, mais le jeu de masques de cette série présentée comme une pièce de théâtre, en actes, est tout aussi passionnant. On n’a pas hâte que le rideau tombe !
