L'histoire :
Pennsylvanie, en 1763. Le chef indien Pontiac a décidé de récupérer toutes les terres que les britanniques ont volées aux wyandots, ottawas, potawatomis… Et il ne compte pas s’arrêter là ! Sa tribu s’en prendra ensuite aux forts, afin de chasser définitivement l’homme blanc ! Pour stopper cela, un petit équipage anglais traverse les lignes ennemies pour se rendre directement dans le camp du clan wyandots. Parmi eux se trouve le major Andrew Lewis Trenton, baptisé « deux paroles » par le chef du clan lors de leur première rencontre. Profitant du camp complétement désert, Andrew et les siens déposent deux corps parfaitement emballés. Ils découvrent les cendres des feux encore chaudes ou encore l’absence de bruits animaliers. Les anglais comprennent qu’ils ne sont pas vraiment seuls. Hélas, il est déjà trop tard ! Les wyandots sortent de leurs cachettes et éliminent les soldats les uns après les autres. Sur la dépouille mourante de « deux paroles », le chef des indiens ramasse sa montre à gousset et lui annonce qu’il a perdu ! Dans un dernier souffle, l’anglais annonce à son ennemi qu’il a également perdu ! En effet, les deux dépouilles amenées par l’équipage ont la variole et les wyandots ne survivront pas à cette maladie de blancs…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec La piste des ombres ou plus récemment les one-shot Buffalo runner et Ghost kid, Tiburce Oger nous a déjà prouvé son amour pour les westerns. Ici, il nous propose un nouveau projet très intéressant, avec 14 histoires occupant de 2 à 9 pages et dont le fil rouge est une montre à gousset traversant le temps et changeant de mains sur une période s’étendant de 1763 à 1938. L’occasion pour l’auteur de nous offrir une grande variété de thèmes dans cet hommage aux westerns. Le racisme, l’esclavagisme, la prostitution, la guerre de sécession, les guerres de l’Homme blanc face aux indiens ou face au mexicains, Tiburce Oger dépeint toutes les facettes de l’Ouest américain dans des récits qui restent parfois très actuels dans leur fond. Et pour mettre en images cet ambitieux projet, l’auteur a fait appel à la crème de la crème des artistes de talent en maltière de western. On retrouve ainsi des dessinateurs de renom comme Christian Rossi (WEST), Michel Rouge (Gun fighter), Steve Cuzor (O'boys), Jugues Labiano (Dixie Road), Felix Meynet (Sauvage), Michel Blanc-Dumont (La jeunesse de Blueberry), Benjamin Blasco-Martinez (Catamount), Olivier Taduc (Chinaman), Ralph Meyer (Undertaker), François Boucq (Bouncer), Ronan Toulhoat, Éric Hérenguel (Lune d'argent sur Providence), Dominique Bertail (Mondo Reverso), Patrick Prugne (Iroquois), Paul Gastine (Jusqu'au dernier)… Que des grands noms du western. Il n'en manque que deux : Hermann et Enrico Marini, qui ont pourtant donné l'idée à Oger de réunir ce casting exceptionnel. Bref, cet ambitieux projet de 110 pages est particulièrement plaisant, tant par ses histoires prenantes que par sa variété et sa qualité au niveau graphique. Un album particulièrement enthousiasmant !