L'histoire :
Le 10 décembre 1848, Louis-Napoléon Bonaparte (neveu de Napoléon 1er) est élu Président de la Seconde République au suffrage universel masculin. La devise de la France change et devient « Liberté Egalité Fraternité ». Bonaparte tente de modifier la constitution pour pouvoir se représenter 4 ans plus tard. Mais comme ça ne fonctionne pas, il fait un coup d’état le 2 décembre 1851 afin d'être réélu pour 10 ans. Puis comme ça ne lui suffit pas et que les français ont l’air ok, il se transforme en empereur Napoléon III pile un an plus tard (2 décembre 1852). Il enclenche alors de vastes travaux, notamment dans Paris. Le baron Hausmann redessine ainsi les trois quarts de la ville, avec de grands boulevards, des égouts, un réseau d’eau potable, de nouvelles gares, des jardins publics, de nouveaux ponts… Cette époque se caractérise par de nombreux progrès, tant scientifiques que sociaux et artistiques. C’est l’avènement de la photographie, le creusement du canal de Suez (ouvert en novembre 1869), mais aussi la découverte de la pasteurisation (avril 1865). Aristide Bourcicaud invente les grands magasins, les soldes, on photographie les stars, on crée la retraite, on ouvre l’enseignement secondaire aux filles, on crée le droit de grève. Jules Verne commence à écrire ses romans d’aventures et les peintres inventent l’expressionnisme. Et l’empire colonial s’agrandit : Nouvelle Calédonie, Sénégal, Gabon, Vietnam, Algérie Kabylie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’adage se vérifie une nouvelle fois, aussi indéfectible que robuste : on apprend bien plus facilement en s’amusant. Avec ce tome 3, Thierry Laudrain boucle chez Bamboo sa rétrospective hyper synthétique de l’Histoire de France, contenant moult dates et faits essentiels. Le challenge est d’autant mieux réussi qu’il n’est jamais ni barbant, ni pontifiant, ni lourd dans le registre humoristique convoqué. C’est-à-dire qu’il n’y a jamais de « gag » forcé ; la force comique réside le plus souvent dans l’expressivité des personnages ou leurs courtes répliques bien senties. Logiquement, ce tome 3 reprend là où le tome 2 s’était chronologiquement arrêté : par l’élection de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la république française (10 décembre 1848). S’ensuivent logiquement la défaite de Sedan, la Commune, la belle époque, la guerre de 14-18, les années folles, la seconde guerre, la guerre froide et les 30 glorieuses. Laudrain arrête son exercice à l’année 1969, soit il y a un demi-siècle. Cet arrêt « distant » est assurément mu par le besoin de recul pour mieux apprécier le roman national. Autour des logiques et nombreux encadrés narratifs, l’auteur alterne selon les besoins cartographies, portraits caricaturaux des personnages célèbres (dont moult présidents de la République), scènes d’époques, représentations symboliques et parvient admirablement à trouver la variation nécessaire. Si vos enfants lisent la trilogie, retiennent la majorité des dates et le sens des évènements, ils seront bien plus calés que 99% de leurs concitoyens !
