L'histoire :
The Minutemen : Des hommes sont chargés de repousser les Indiens pour protéger et maintenir l'avancée des colons sur les terres conquises.
La bataille de Walker's Creek : Des indiens sont battus par les fines gâchettes des mercenaires.
Tête sèche et os sanglants : Des Texas Rangers dans les Etats de New-York et Louisiane luttent contre « les nègres ».
Le complot de Baltimore : Histoire du complot des Sudistes contre Lincoln. Le projet d'attentat est organisé avec la complicité d'Elizabeth, jeune femme jouant un rôle important dans le résultat final.
Le diable est dans les détails : Henry Plummer est un hors-la-loi devenu shérif simplement... par intérêt. Mais il est reconnu par le jeune adolescent qu'il a failli tuer.
Le chasseur : Un chasseur de primes doit, comme ses collègues, poursuivre les nombreux déserteurs de la guerre de Sécession.
Les innocents : Illustration de la rivalité entre le shérif Plummer et le Capitaine Williams. Le second pourchasse la bande du premier. Haine forte, violence impitoyable sont au rendez-vous.
La forge : Un Noir fuit la police du Texas et trouve refuge et appui auprès d'un propriétaire d'une maison isolée dotée d'une forge.
La chemise rouge : Le parcours d'un métis indien dont le père blanc a été tué par d'autres Indiens. Il s'engage dans l'armée comme éclaireur et interprète, mais cherchera à se venger.
Ne le tuez pas, shérif ! : Un shérif met hors d'état de nuire Ike Clanton et d'autres malfaisants.
L'album s'achève avec Le juge qui pend et Le prince des bourreaux.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est par un carnet trouvé sur un homme descendu par deux bandits, que Paul Gastine ouvre et ferme ce long album collectif de western. Leurs brefs commentaires serviront de fil conducteur à ces histoires consacrées aux hommes de loi (au sens très large !) de toutes sortes, dans leurs faits et méfaits. Ce 4ème opus continue la saga dans une excellente qualité, malgré les différences inhérentes à un produit collectif. Tout d'abord, l'ensemble tient solidement grâce au texte de l'unique scénariste, qui ajoute du lien (ou du liant) entre les histoires par ses amorces et conclusions, souvent narquoises. Tiburce Oger s'est fortement documenté et indique que ses récits s'appuient sur la réalité historique. Les différents épisodes sont inégaux en longueur, plus que précédemment, du fait de remplacements de dernière minute. Ainsi, Paul Gastine n'a dessiné « que » les deux planches de prologue et de coda, ce qui est déjà beaucoup étant donné son souci du détail et son autre album en préparation (après l'immense Jusqu'au dernier). Ralph Meyer (Undertaker), comme au cinéma, fait une « participation exceptionnelle et amicale » d'une planche : celle servant de couverture à l'édition Canal BD, heureusement reproduite dans l'édition normale (4 éditions au total !). Certains épisodes se détachent nettement en qualité graphique. Ronan Toulhoat montre un style toujours vivant, en réunissant en de nombreuses atmosphères, et en développant sur 9 planches, longueur inhabituelle. Alain Mounier rend un niveau similaire, intéressant mais parfois rapide, comme s'il avait été pressé (il pourra faire mieux, c'est certain). Une qualité qui s'améliore nettement en deuxième moitié ! La stylisation de Xavier Besse nous aide à sentir la poussière et la poudre... Quant à Laurent Astier, il livre un segment très agréable à suivre, proche de son univers de La Venin, par les immeubles et rues et surtout l'apparence de l'héroïne. N'oublions pas Richard Guérineau, mais moins à l'aise dans l'exercice, pour un épisode très intéressant. Pour le troisième tiers, d'abord Jef donne un ton crépusculaire magnifique, en cohérence totale avec cette histoire qui ne contient que des salauds : impressionnant. Comme on le sait, Dimitri Armand est formidable, dans sa mise en scène variée, multipliant les points de vue tout en restant clair. La grande et heureuse surprise, est celle de Mario Milano : un nom à retenir ! Auparavant, il a peu publié (Touna Mara, La compagnie des ténèbres, et une participation à l'italien Tex). On sent qu'il a lu, observé et digéré les maîtres du western : on y retrouve un mélange de Giraud dernière période et de Rouge (père) de la meilleure veine. C'est troublant ; un nom vient donc d'émerger pour s'ajouter à la liste théorique des repreneurs de haut niveau pour Blueberry : Milano. Enfin, Laurent Hirn nous enchante avec Le juge qui pend, suivi par les belles planches de Corentin Rouge, qui offre un épisode jubilatoire, beaucoup plus étoffé que son précédent. Bref, un album de la saga Go West de haute tenue, à prendre les yeux fermés et à savourer les yeux grand ouverts !