L'histoire :
Quelque part en Europe de l'est, en pleine période de guerre froide entre l'URSS et les Etats Unis, se trouve « le Village ». En cet endroit secret et mystérieux, se croisent toutes sortes d'agents des services secrets soviétiques. Lorsqu'un nouvel arrivant découvre l'endroit, c'est souvent contre son gré : citoyen d'un pays de l'ouest devenu agent double, qui n'aurait pas rendu les services attendus, par exemple. Lorsque la camarade Macha, superbe femme à la flamboyante chevelure rousse, débarque de son hélicoptère, Fedor Grancha, le responsable du village, n'en croit pas ses yeux. Elle lui rappelle l'héroine d'un roman qu'il a lu enfant et qui, depuis, berce son imaginaire. Il tombe instantanément sous le charme. Macha doit passer quelques jours au Village, pour parfaire sa formation et passer des tests, avant une mission à l'ouest, chez les impérialistes. Grancha, chargé de son intégration pendant son séjour, est rapidement séduit par la princesse de ses rêves. Qui lui fait bientôt une proposition... qui va mettre à mal son intégrité révolutionnaire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Maintenant que nous savons que Le Village est une sorte de QG de l'espionnage soviétique au cœur des années 60, le mystère qui entourait les débuts de la série est forcément moins fort. Mais ce nouvel épisode qui mêle des espions soviétiques entre eux a le mérite d'installer les personnages de manière plus solide que les tomes précédents. L'univers ainsi structuré, on est prêts à voir les prochains tomes naviguer dans le Village ou à l'extérieur. On aura compris désormais comment tout cela se situe. Quant à l'intrigue de ce troisième tome, elle n'est pas la plus palpitante de la série. Fort de son expérience, Rodolphe nous propose toujours une surprise de plus (que nous en attendions), mais force est de constater que l'histoire se déroule de manière plutôt classique, sans la tension latente des deux tomes précédents. Peut-être est-ce parce que les maisons colorées et le paysage faussement idyllique du Village nous sont déjà familiers. Quoi qu'il en soit, Bertrand Marchal et son coloriste Sébastien Bouet font à nouveau un travail remarquable, d'un grand classicisme et rendant parfaitement les changements d'atmosphère des lieux. Du très bon boulot qui contribue grandement à l'accroche de cette série pour les amateurs d'albums solides et bien structurés. Et qui nous pousse à pardonner cet épisode un peu plan-plan...