L'histoire :
Comme à son habitude, Lerbag fait l’article de la Deuche. Cette fois, c’est auprès de son beau-frère, au cours d’un repas. Ce dernier vit à la campagne et Lerbag affirme que la 2CV est une voiture conçue pour les péquenots, initialement. Comme bien sûr il ne sont pas d’accord, la discussion s’achève sur un pari… et Lerbag se retrouve à labourer le champ de son beau-frère. Celui-ci admet s’être trompé, le sourire aux lèvres, parce que la deuche a de la boue jusqu’aux vitres !
Le maire de Toupiac-la-Fleurie est fier des nouveaux ralentisseurs installés en centre-ville. Son adjoint abonde dans son sens, le contribuable verra quel investissement utile il a financé. C’est la 2CV de Lerbag qui va inaugurer le premier passage sur un ralentisseur. Malheureusement, il ne le voit pas et passe à son allure habituelle… Gow ! La deuche décolle… bouf… iiiiiiii… elle atterrit et dérape… et bam ! Elle finit dans un bac à fleur municipal. Madame Lerbag en profite pour placer à son mari qu’elle imaginait une autre vie en l’épousant.
Enzo est avachi au bar. Seule sa tête dépasse du zinc. Le patron s’inquiète de le voir dans cet état. Il raconte que la veille, il s’est fait dépouiller de sa veste et de son portefeuille à un feu rouge, en raison d’un scooter chevauché par deux indélicats délinquants. Ni une ni deux, le choc passé, Enzo a démarré en trombe et n’a pas tardé à rattraper le 50cm3, à coincer les malfrats et à les arranger façon maison… « Ben alors, où est le problème ? » s’enquiert le patron du bar. Et bien le problème, il est dans la suppression de son permis de conduire, pour feu rouge grillé, excès de vitesse de plus de 50km/h et conduite dangereuse !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour ce 8ème tome des Damnés de la route, Achdé (Les nouvelles aventures Lucky Luke), passe le flambeau du dessin à Rudy, un jeune dessinateur nourri à la sauce Uderzo, Franquin, Morris. Lui se consacre désormais aux scénarios de ce recueil de gags routiers. Un Lerbag et son faux air d’Achille Talon défendent la deuche avec la fougue d’un jeune premier. Une 2CV bien mal en point et quelques chauffards composent le reste du casting pour un album globalement divertissant, si on aime l’humour léger. Dans la lignée des classiques de leurs illustres prédécesseurs (on est dans l’atmosphère bon-enfant et la « sphère graphique » de Talon, Lagaffe ou Cubitus), Achdé et Rudy livrent, au rythme d’un gag par planche, une composition amusante sur les hommes et la mécanique. Les personnages sont expressifs et leurs mimiques réussies. Seuls les nains de jardin font tapisserie ; discrètement présents dans les scènes extérieures de chez Lerbag, s’ils étaient plus facétieux ils gagneraient en présence. Mel colorise avec peps et chaleur l’ensemble. Dans cet univers principalement masculin, la mauvaise foi est de rigueur et les zéro de conduite s’enchaînent à tout va. Une touche de machisme, quelques insultes habituellement proférées sur la chaussée et on obtient une amusante suite de gags assez homogène et bien étalonnée quant à la distribution. Les seconds rôles apportant de la variété dans le thème. Thème automobile et routier, traité de manière loufoque et exagérée pour renforcer ou simplement créer le ressort comique des situations. Les hommes sont obsédés par leurs mécaniques ; leurs femmes, souvent patientes et attentionnées, subissent la plupart du temps la passion irraisonnée de leurs chers et tendres. En plus de lui mettre une petite laine pour les nuits froides, Lerbag va jusqu’à offrir des fleurs à sa deuche. Du second degré, donc… Car il est difficile d’imaginer une épouse qui tolèrerait ce genre de frasques !