L'histoire :
Après avoir traversé le village avec sa deuche en mode slalom, Philémon Lerbag propose à madame, sa bichette, de partir aux sports d’hiver… avec Titine. À cette idée, madame Lerbag objecte les 80km/h de vitesse de pointe et le chauffage aussi efficace qu’un sèche-cheveux. Ce à quoi monsieur rétorque que dans les années 60, les gens partaient au ski… Pas ceux qui avaient une deuche, de l’avis de madame qui veut un véhicule dûment équipé pour affronter les rudesses des sommets. Qu’à cela ne tienne : c’est bon, elle aura ce qu’elle veut, abdique finalement monsieur Lerbag. Et il lui présente la deuch montée sur chenilles !
Enfin au sommet des pistes, le couple Lerbag s’apprête à s’élancer dans la pente. Monsieur semble nettement moins à l’aise que madame, ravie de pouvoir se dépenser après les kilomètres passés immobile dans la voiture. Alors qu’elle dévale tout schuss, un snowboarder lui coupe nonchalamment la piste. Bilan : double fracture des malléoles et deux mois d’immobilisation ! Ouf, c’était un cauchemar ! Elle le raconte à son mari qui lui explique que c’est sa psyché qui travaille, rien de plus normal. Au petit matin, prêts à partir, ils s’approchent de la deuche et zwiiiip… madame fait une belle figure aérienne avant d’embrasser le trottoir. Bilan : double facture de la malléole. Mais non, c’est encore un cauchemar ! Madame se réveille dans un cri qui réveille à son tour Philémon. Celui-ci lui explique que le cauchemar est inversement proportionnel à ce que sera la journée qui arrive, c’est à dire un rêve ! Pourtant, à l’heure du départ, quand il annonce les quatorze heures de trajet prévues par le GPS, le cauchemar devient réalité…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un homme et sa voiture ont souvent un attachement fort l’un pour l’autre, surtout venant de l’un. Philémon Lergag est de ceux-là et il ne boude pas son plaisir de lui témoigner tout son amour… ainsi qu’à sa femme, il faut le souligner ! Le trait de Rudy fait la part belle au comique, rappelant les codes cubitussiens d’une autre époque, avec un aspect plus lisse, cependant (ah la technologie !). Les vignettes se concentrent sur les personnages, avec des arrières-plans parfois très simplifiés ou juste vides (même de dialogue). Vide renforcé par les couleurs de Mel, assez froides cette fois. Sûrement un effet de la montagne ? Pour autant, les gags s’enchainent à un rythme qui compense cette pâleur hivernale, avec leur constance digne d’une troisième étoile qui encaisse l’inclinaison de la pente glissante. Et l’humour d’Achdé slalome sans faute de carre sur des pistes bleues la plupart du temps. C’est un choix de divertissement populaire et abordable, simplement. Comme le clin d’œil du titre, aux illustres Bronzés, Les 2 chevaux font du ski est, à son échelle, une distraction à consommer pour le loisir de rire sur les glissades et catastrophes provoquées par de sympathiques insouciants.