L'histoire :
Les habitants de Monroyal s'ennuient : entre les caribous sauvages et la neige à perte de vue, il n'y a pas grand-chose à faire. Alors que le village se meurt, le maire a une idée géniale : bâtir une vraie patinoire avec une grande équipe de hockey ! Oui, dit le conseil municipal, mais avec quel argent ? Monsieur Phormol, le pharmacien, se dit intéressé par l'investissement : « Je suis très sportif vous savez... » Ni une ni deux, le projet est voté à l'unanimité. Au début, l'étang devait servir de patinoire avant que la ferme du village ne soit transformée en lieu d'accueil pour le public. Les villageois furent donc mobilisés, entre autres Georges Bérézina, gardien qui ne bat jamais en retraite, Guy Lapinte, spécialiste de la mise en échec, surtout dans sa vie privée, ou encore Jean « Pocket » Violette qui est au hockey ce que le bonzaï est au séquoia... Enfin, l'équipe signa dans la prestigieuse Ligue Nationale Undeground. L'aventure d'une équipe pauvre, mais enthousiaste, pouvait commencer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sport phare au Canada, le hockey est l'épreuve la plus regardée des JO en France, tous les quatre ans. Une fois passée l'effervescence des Jeux, le championnat français retombe dans l'anonymat. C'est donc un pari osé que de lancer sur le marché européen cette BD faite par des auteurs canadiens passionnés, d'autant que la France n'est pas réputée pour sa culture hockey, contrairement à la Suisse. Bref, les connaisseurs s'amuseront toutefois à suivre l'équipe des Canayens de Monroyal (en référence aux mythiques Canadiens de Montréal) avec pour logo un patin plâtré, et évoluant en National Underground League (NUL) en lieu et place de la fameuse NHL, sans oublier la star, l'éternelle zamboni ! Le ton est donné : un petit jeu de mot par ici à l'attention des bédéphiles (« La ligue des joueurs extraordinaires ») ; là des références pour les fondus de hockey (« Stanlékeup, Blackauksse, Oille Leurse ») et un esprit pignouf plus loin fera le reste. Un peu à l'image du film Les petits champions, c'est l'histoire d'une équipe très maladroite, mal préparée mais en devenir, qui apprend à coups de mises en échec viriles, de slapshots manqués et de caribous égarés. Présenté sous la forme de gags-planche, l’ensemble use toutefois de la grosse ficelle à clichés, pour un résultat qui tire plus souvent des demi-sourires que des rires francs. Mais reconnaissons au dessin dynamique sa faculté à saisir parfaitement les postures, et à l’exercice, ses vertus divertissantes. Allez, sans doute que le public connaisseur du Coliséum, de l'île Lacroix ou de Pôle Sud y trouvera un intérêt...