L'histoire :
Le corbeau et le renard : Un corbeau quelque peu fiérot de son apparence se pose sur une branche d’arbre, tandis qu’il tient un camembert dans son bec. L’odeur du fromage a tôt fait d’attirer un renard qui se trouve à proximité et qui meurt de faim. Rusé, ce dernier se lance dans une pluie de louange à l’endroit du corbeau, afin que celui-ci se mette à chanter… donc à ouvrir son bec.
Le renard et la cigogne : Un renard fourbe invite une cigogne à venir dîner chez lui. Il lui sert un brouet, soit un plat relativement liquide, que le volatile a toutes les peines à ingurgiter, étant donné son long bec. La cigogne s’en va mécontente, en mijotant sa vengeance…
Le renard et le bouc : Un renard et son copain bouc cheminent en campagne sous un soleil de plomb. Ils crèvent de soif. Ouf, ils aperçoivent un puit et se jettent littéralement à l’intérieur. Ils s’y désaltèrent tant et si bien, qu’ils le vident ! Mais ils se retrouvent alors bêtement coincés au fond. Le renard exprime alors une solution de sortie au périmètre quelque peu égoïste…
Le renard ayant la queue coupée : Un jour, un renard se retrouve pris dans un piège à loups… par la queue. Coincé, il parvient néanmoins à s’extraire, mais en y abandonnant sa magnifique extrémité. Un peu honteux de cette carence, il tente dès lors de lancer une mode… en vain !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection Pouss’ de Bambou déroge un chouya avec ses principes. Pour la première fois, en effet, elle confie à un auteur la mise en BD de quatre fables de la Fontaine, et non d’un conte populaire entier. Ainsi, Hélène Beney n’a pas l’occasion de raconter le conte en annexe : chaque fable, dans sa version originale, introduit la séquence BD qui s’y rapporte, toujours muette à l’intention des primo-lecteurs (3-6 ans) et de leurs parents pour les aider à décrypter. Un court dossier didactique précède les séquences, afin de donner les clés de compréhension essentielles sur l’auteur, ses inspirations et la finalité de ses fables. Comme l’indique le titre, les quatre fables mettent toutes en scène le personnage zoomorphique du Renard, métaphore du roublard rusé et sournois. Toutes quatre s’articulent évidemment autour de leçons de morale – outil éducatif essentiel – et se présentent dans l’ordre de leur popularité. En premier, le célèbrissime Corbeau et le renard incite à se méfier de la flatterie. Le renard et la cigogne propose d’éviter de jouer de sales tour aux autres, sous peine de recevoir la pareille en retour. Moins connue, Le renard et le bouc conseille de bien considérer la finalité de chaque décision. Enfin, Le renard ayant la queue coupée précise qu’il n’est pas évident de lancer une mode basée sur l’incongruité de ses propres déficiences… Certes, ce n’est pas la leçon de morale la plus porteuse. Mention spéciale au travail de Pierre Waltch, qui n’a pas l’exercice graphique facile : il illustre sans le moindre texte des morales jusqu’à présent très connues pour leurs mots. Selon un trait humoristique sûr, ses animaux sont expressifs et leurs mésaventures séquentielles parfaitement lisible.