L'histoire :
Eté 1920. Camille Le Moall retourne au cimetière, où la statue de Sarah a été enlevée par ses beaux-parents pendant son absence. Celui-ci est désemparé. En France, l’heure est à la construction des monuments aux morts et Camille, en tant que sculpteur, tente de proposer sa vision : des monuments où de belles femmes peu vêtues posent avec des chiens… Rien qui convienne à la gloire des soldats. Toujours en guerre avec sa belle-famille qui l’accuse d’avoir tué Sarah, Camille est interné de force en hôpital psychiatrique. L’intervention bienvenue d’Alcide d’Alembert, pour qui Camille a sculpté une statue pendant la guerre, va lui permettre de retrouver son atelier, sa liberté de sculpter à nouveau et de rendre hommage et dignité à Sarah.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Suite et fin de ce diptyque, où les chiens disparaissent derrière l’intérêt de Camille pour la sculpture et pour Sarah. L’intrigue à rebondissements est parfois sinueuse et le revirement de Madame Mimieux, la belle-mère, est pour le moins surprenant. Les 48 pages de l’album ne suffisaient sans doute pas à l’auteur pour amener le dénouement de manière moins abrupte et déployer tout à fait son talent de d’historien conteur. Les références historiques sont, quant à elles, toujours précises et documentées et l’on se reproche à espérer en savoir davantage sur les amitiés de l’horrible Mimieux avec l’Action Française et le rôle et l’influence de celle-ci dans l’après-guerre. Le dessin d’Arnaud Floc’h est efficace mais sans grande folie. La mise en couleur reste, elle aussi, proche d’une toile de fond ocre ou grise. Après les chiens dans le tome 1, ces femmes de pierre mises à l’honneur font des héroïnes muettes bien dignes d’un volume.