L'histoire :
Ferdinand Tirancourt, margoulin trafiquant de pinard, embusqué évadé du bagne de Cayenne, porte désormais un chapeau large et une belle bacchante mexicaine pour se fondre dans la Sierra. Au Mexique, il est devenu un pillard de guerre ou plutôt de révolution. Entouré de Naoki un japonais, de Miguel et Enrique des jumeaux mexicains anciens soldats déserteurs et de Tino un enfant de 8 ans pyromane, il se planque dans le désert mexicain. Le groupe vient de voler un coffre-fort avec une sacoche et des papiers dans une hacienda. Pour Ferdinand, ces documents sont plus précieux que l’argent que ses compères comptaient récupérer. Le chef du petit groupe de pillards compte rencontrer Pancho Villa. Ce hors-la-loi sanguinaire a l’armée américaine aux fesses depuis qu’il a attaqué la ville de Columbus. Ce brigand n’hésite pas à s’attaquer au train qui transporte des chevaux, des armes, des munitions et les 70000 dollars de la solde des troupes fédérales.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après son évasion du bagne de Cayenne, Ferdinand Tirancourt avait pour objectif de s’exiler à Tahiti pour se faire oublier. Malheureusement, les plans de ce misanthrope ne vont pas se dérouler comme prévu : faute d’argent, il n’a pas pu se rendre à San Francisco, dernière étape avant les cocotiers. Par « nécessité », il décide alors de monter sa propre bande de pillards au Mexique mais l’armée américaine va lui tomber dessus. Le général Pershing va lui proposer un deal pour ne pas retourner au bagne : tuer Pancho Villa. Le français qui n’a aucune parole va choisir son camp… Celui de l’argent ! Après les ambiances poisseuses et lourdes des tranchées de 14 ou du bagne de Cayenne, ce troisième volume nous emmène dans le désert aride du Mexique. Une fois encore, la guerre, qu’on nomme ici révolution, fait de nombreuses victimes innocentes. Cette aventure aux allures de western, qui s’appuie sur des personnages historiques, est menée tambour battant avec son lot de rebondissements. Dans la dernière partie du récit, on a l’impression d’être dans un épisode d’Indiana Jones ou de Mission impossible, version Sud-américaine. La conclusion des aventures mexicaines de Tirancourt s’achève sur une fin ouverte qui laisse présager que les déboires de ce truand ne sont pas terminés. Au-delà d’une intrigue relativement classique mais redoutablement efficace, on apprécie la qualité des dialogues et réflexions de Tirancourt. Graphiquement, Francis Porcel nous immerge pleinement dans l’ambiance Sud-américaine du début du XXème siècle, tantôt avec des paysages grandioses tantôt avec des scènes plus violentes, comme des macchabés qui dansent au bout de cordes.