L'histoire :
Évariste Gaulois est un mathématicien de génie qui travaille pour le compte de l’administration. Sa maestria avec les chiffres et les statistiques, sa dimension visionnaire lui ont permis de dessiner le futur visage des transports ferroviaires, de devenir un as au casino. Cette fois, c’est une toute autre problématique qu’il va devoir résoudre. Le bonheur est-il réductible à une simple équation ? Pour Évariste Gaulois, la solution est oui. A la gare de Lyon, il croise une femme. Il en est persuadé, c’est sa moitié. Il court pour la rattraper. Mais elle lui file entre les doigts. Statistiquement, tout le monde passe toujours deux fois au même endroit dans sa vie. Sûr de ses calculs, il abandonne femme et enfant pour croiser à nouveau la femme de sa vie et lui déclarer sa flamme. Il est prêt à attendre longtemps, très longtemps, sur le quai de gare de Lyon…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un thriller à la vitesse du TGV (tome 1, Contre la montre), un thriller d’espionnage à travers l’Europe (tome 2, Échelle), Traffic, la série lancée sur les rails par Bamboo, s’enrichit d’un nouvel opus et s’essaie au thriller sentimental. Un essai qui est un coup de maître. Il faut dire qu’aux commandes de cette nouvelle locomotive, on retrouve le duo composé d’un nouveau venu et d’un vieux loup de mer : Patrice Ordas et Patrick Cothias, à la « bédégraphie » longue comme le bras (Masquerouge, Le lièvre de Mars, Le vent des Dieux…). Ensembles, sous la même bannière, ils viennent également de livrer un excellent premier tome d’Ambulance 13. On est agréablement surpris par cette histoire originale, alors que les précédents tomes de cette collection étaient moyens. Ici, point de mièvrerie au rendez-vous, comme on pouvait le craindre quand on lit le résumé, mais au contraire, des sentiments haletants. On prend un certain plaisir à suivre les pérégrinations amoureuses d’Évariste Gaulois, qui traite l’amour à travers le prisme mathématique. Côté dessin, Winoc fait le boulot. Dommage qu’il n’ait pas pris plus de risques, en nous gratifiant d’un découpage moins académique. Mais, quand on collabore à une collection où des jalons ont déjà été posés, il faut généralement faire dans la déclinaison. A l’arrivée, un album qui vaut le détour. Ne ratez pas la correspondance…