L'histoire :
Son voisinage et même sa femme l’ignore, mais Paskal est un des agents actifs d’« Echelle », une organisation internationale secrète qui filtre et sélectionne l’information avant son relai médiatique, afin de canaliser l’opinion publique. Ce soir là, il donne tranquillement une bouillie à son bébé dans son pavillon de banlieue quand son téléphone sonne. On l’informe que dans la nuit, une opération commando s’est emparée d’informations top-secrètes sur l’organisation du trafic ferroviaire (les « sillons ») dans une zone la plus stratégique : le nord-ouest de l’Europe. C’est un coup de Bogdan, une vieille connaissance avec qui il a jadis œuvré au Kosovo, et qui est devenu indépendant et dangereux. Or Bogdan sait que la sécurité de ces infos était de la responsabilité de Paskal… et il a prévu la réaction de son ancien ami bien en amont. Paskal ignore alors l’ampleur du piège dans il fonce tête baissée et il tente de réagir immédiatement. Dans un premier temps, il tente de semer les albanais qui lui collent au train… et pour ce faire, au terme d’une petite course-poursuite, il s’engouffre dans le premier TGV en partance en gare de Lyon…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Rappelons tout d’abord le concept de Traffic, en forme de challenge : la série comptera 5 thrillers à haute tension, se déroulant tous dans le milieu ferroviaire, et dont les protagonistes s’entrecroisent à la manière d’un récit chorale. Alléchant mais peu évident, n’est-ce pas ? Alexis Robin avait eu l’honneur d’inaugurer la chose et il s’en était très bien tiré, avec une course-poursuite époumonée. L’histoire de ce second volet est confiée à Damien Marie, à qui on doit déjà deux thrillers réussis : Welcome to hope (option western) et Ceci est mon corps (option anticipation). Les premières planches jouent pleinement leur rôle d’appât, avec l’exposition du complot « Echelle », très accrocheur et sans aucun raccord avec la première intrigue. S'ensuit alors un petit voyage en TGV, histoire de coller au concept et aux 5 planches du pitch initial. Durant cette première moitié, on retrouve à la fois « la marque de fabrique Marie », à savoir un héros solide et sa voix off prépondérante, et la problématique conceptuelle de départ. Puis soudain, nous voilà partis dans les Balkans, pour une confrontation mafieux-militaires légèrement too-much et décalée avec le sujet. En effet, on ne croit qu’à moitié à l’enjeu qui, certes important (le trafic ferroviaire du nord-ouest de l’Europe), parait dérisoire au regard des moyens mis en œuvres (à grands renforts de bazooka !). Surtout, on a le sentiment que Marie a voulu coller à tout prix à la thématique albano-kosovare qui est un petit hors-sujet. Dommage car le dessin réaliste de Michel Espinosa, certes académique mais soigné de bout en bout, se montre tout à fait à la hauteur. Bref, sur ce travail « de commande » Damien Marie déçoit. Il se rattrapera sûrement sur Wounded et Dans mes veines, ses deux prochaines séries à paraître courant 2010…