L'histoire :
A la demande du docteur Markopoulos, conservateur du musée d’Athènes, le professeur Mortimer s’est lancé, en Grèce, dans des investigations archéologiques de grande envergure. En effet, la récente découverte d’un des 30 deniers payés jadis à Judas pour avoir vendu le Christ aux romains, l’a mis sur la piste de la tombe de l’apôtre félon ! Hélas, sa route croise celle de son ennemi Olrik, lui-même au service d’un ex-nazi en quête de puissance occulte. Cet ancien officier SS, Rainer Von Stahl, sous l’identité de l’armateur milliardaire Beloukian, est persuadé que cet argent maudit lui confèrera un pouvoir maléfique, qui lui permettra de régner sur le monde. Capturé, Mortimer est abandonné en mer sur un radeau par Olrik. Par une heureuse coïncidence, un hydravion vient le sauver et à son bord se trouve… son ami Blake, lui-même sur les traces d’Olrik et de Von Stahl ! Mortimer explique à Blake et à son équipe d’agents du MI6, l’état de ses recherches et son objectif : l’île de Syrenios, qui a de grandes chances d’abriter la tombe de Judas. Ils s’y rendent aussitôt et tombent dans un piège : Von Stahl torpille son propre yacht alors que Blake y est monté de nuit avec un commando. Sauvé in extremis de la noyade par Mortimer, les deux anglais gagnent un petit village de pêcheurs, pour y poursuivre leurs investigations, bien qu’ils se sachent désormais « manipulés » par Olrik et Von Stahl…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce tome 20 est la suite et la fin du diptyque qui mène nos deux célèbres héros britanniques sur la piste de la tombe de l’apôtre Judas, avec l’ennemi Olrik et un grand méchant mégalo (digne de James Bond) dans les pattes. L’histoire a été concoctée par l’inépuisable et indispensable Jean Van Hamme, déjà à l’origine de la reprise de la série, en 1996. Evidemment, Van Hamme brasse des clichés agaçants (tels que le nazi en quête de puissance ésotérique) et il a recours à des rebondissements « énhaurmes » (Mortimer sauvé par Blake, qui passait justement par là en avion). Mais appliquées au contexte des fifties et au registre grand-guignolesque inhérents aux Aventures de Blake et Mortimer, ces ficelles narratives se font naturellement accepter. C’est donc une nouvelle fois un Van Hamme très fortiche qui s’est mis à l’œuvre : il honore la gageure de respecter les sacro-saints codes narratifs (By Jove !) et visuels (la ligne claire) un peu surannés d’une série culte, tout en s’emparant des exigences modernes et palpitantes, en matière de suspens et d’intrigues. En outre, pour prolonger un tome 19 qui fut bien compliqué à mettre en images (en raison du décès brutal de René Sterne), ce tome 20 est confié à un dessinateur nouveau venu au sein de la série, Antoine Aubin. Avec l’aide d’Etienne Schréder (pour les encrages et certains décors), celui-ci livre un résultat visuel confondant : la « charte » jacobsienne est incroyablement respectée, malgré le peu d’expérience d’Aubin au sein du 9e art. Bonne nouvelle : Aubin nous promet de rempoter pour un prochain épisode…