L'histoire :
Printemps 1944, la guerre est sur le point de se terminer. Pourtant, le porte-avions britannique The Intrepid reste sur le qui-vive. Un message inquiétant vient de parvenir au commandant Hamilton et au Capitaine Francis Blake : une attaque suicide va être lancée par l’ennemi allemand sur le Parlement britannique dans une heure. Cinq minutes plus tard, un escadron de Seafire est envoyé pour intercepter et abattre le Horten 229. Malheureusement, la flotte anglaise ne vole pas assez vite pour rattraper l’avion ennemi qui culmine à 1100 km/h. Le Capitaine Blake prend les commandes du Golden Rocket en phase de tests, le seul avion qui peut rivaliser, pour éviter le pire. Après une bataille de haut vol, il parvient à déjouer l’attaque suicide. Cet exploit lui vaut d’être recruté par le MI6 avec une mission en ligne de mire : faire gagner aux Alliés la deuxième guerre mondiale, tout en préparant la troisième qui se profile…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans cette 23e Aventures de Blake et Mortimer, Yves Sente et André Juillard reviennent aux origines. Le premier album signé Jacobs s’intitulait Le Secret de l’Espadon ; ils imaginent donc ici une histoire se déroulant en amont. Un pari osé, que le duo relève haut la main. Tant dans les textes denses de Sente que dans le dessin toujours impeccable de Juillard, on retrouve l’essence de la série : de l’espionnage sur fond de guerre technologique ! Et comme dans toute guerre, la communication joue un rôle prépondérant pour la gagner. La bonne idée des auteurs est de centrer l’album autour de ce fameux Bâton de Plutarque (ou scytale), un moyen utilisé par les Spartiates pour transmettre des messages secrets (ce système est considéré comme l’ancêtre de la cryptographie). Dans ce retour aux sources, Sente prend aussi quelques libertés en équilibrant les dialogues et les descriptifs qui introduisent les cases (qui occupaient une place majeure dans le Secret de l’Espadon), ce qui offre une lecture plus dynamique à l’ensemble. Au dessin, Juillard, assisté par Etienne Schréder, montre toute sa maîtrise graphique, tant dans ses engins volants que dans sa réalisation de la base de Scaw-Fell, notamment. Un plaisir visuel qui prend toute sa dimension avec l’édition à l’italienne du Bâton de Plutarque. Décidément, Sente et Juillard sont bien les gardiens du temple ! Où qu’il soit, Jacobs serait fier de ses héritiers…