parution 01 octobre 2008  éditeur Carabas  Public ado / adulte  Mots clés Horreur / Policier / Thriller

Inju

Inju

Un écrivain français de romans noirs se rend au Japon promouvoir son dernier livre, mais le maître du genre local ne l’entend pas de cette oreille… L’adaptation Bd du film du même nom, lui-même tiré d’un roman à l’atmosphère délicieusement malsaine.


Inju : Inju (0), bd chez Carabas de Ponzio
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

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    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Grey Star Grey Star Grey Star

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    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Carabas édition 2008

L'histoire :

Une pièce d’un habitat traditionnel japonais. Une femme en kimono – une geisha peut-être – y est accroupie, occupée à puiser de l’eau. Lorsqu’une main l’agrippe. Puis une voiture de police s’arrête devant la demeure. Un inspecteur en descend et, après s’être assuré du voisinage, pénètre dans la maison. Il appelle la jeune femme, sans résultat. Minako est pourtant toujours assise en tailleur, à la même place. Quand la main de l’inspecteur se pose sur son épaule, sa tête roule cependant sur le sol le maculant de sang. L’assassin est sans doute encore présent. Un personnage affublé d’un masque de démon apparaît en effet. Il fait face au policier : l’heure de l’affrontement a sonné. Chacun s’empare d’un sabre. Les lames crissent. Jusqu’au coup final où la tête de l’amant éconduit rejoint celle de sa bien-aimée. Le mal a triomphé (…). Ainsi se termine le film La bête humaine, projeté à ses étudiants par le professeur et écrivain Alex Fayard. L’œuvre est adaptée fidèlement d’un roman du célèbre Shundei Oe, le maître du roman noir au pays du soleil levant. Alex doit d’ailleurs s’y rendre sous peu afin d’y promouvoir son dernier livre. « Ultra violence, sexe, situations sordides et attitudes outragées des personnages », tel est le cocktail proposé par Shundei Oe dans ses œuvres. Un cocktail qu’Alex pousse, lui, à l’extrême. Tout le monde au Japon connaît le nom de Shundei Oe mais personne ne l’a jamais rencontré. Dans l’avion qui l’emmène là-bas, Alex reçoit d’ailleurs un inquiétant avertissement à l'encontre de sa visite…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

La question demeure : est-il bon de lire (d’avoir lu) une œuvre (littéraire ou, ici, bande dessinée) avant son adaptation sur grand écran ? L’inverse est aussi vrai. Lire ? Visionner ? Que faire en premier ? Y aura-t-il toujours l’envie après d’aller voir ailleurs ? Verdict. Inspiré en effet d’un roman d’Edogawa Rampo, porté à l’écran par le réalisateur Barbet Schroeder (La vierge des tueurs), Inju plonge rapidement son lecteur en une ambiance sombre, voire sordide. Thriller noir par excellence, l’œuvre bénéficie d’une intrigue bien ficelée, dont le suspens reste entier jusqu’à la dernière page. Peu d’indices sont laissés au lecteur, baladé au gré des rebondissements et manipulations des personnages. Une ballade « agréable » de fait, si l’on excepte l’atmosphère malsaine, empreinte de perversité. L’album forme par ailleurs un tout cohérent puisque fictions rapportées, fantasmes et intrigue elle-même, se mêlent et se répondent. Jean-Michel Ponzio, chargé de l’adaptation BD, livre un travail fidèle – on l’imagine du moins – et prenant. Au moyen d’un trait étonnamment incertain et emprunté (ça sent la commande ?), mais convenant bien ici à l’affaire, l’artiste réussit le pari d’une énième transposition. De facture au final relativement classique, l’œuvre tire en revanche le meilleur des éléments du genre. L’œuvre valant autant par son ambiance que par le nœud du problème, la bande dessinée ne devrait pas vous décourager de voir le film. En 54 planches, des raccourcis ont sans soute été faits. Sur la couverture noire et sang, on reconnaît Benoît Magimel qui y tient la vedette, en compagnie de la sulfureuse Lika Minamoto que l’on aspire qu'à (mieux) connaître…

ISBN 9782351004944