L'histoire :
Des hommes, des femmes, des athlètes, courent. Ils courent vus latéralement, vus de face, vus du dessus, vus de derrière. Ils courent en ville, en campagne, sur des pistes d’athlétisme parfaitement plates ou des reliefs vallonnés. Ils traversent des ponts ou remplissent des autoroutes, ils sillonnent des quartiers modernes ou des zones industrielles. Ils font du marathon, du fond, du demi-fond ou du sprint final. Ils sont en concurrence ou esseulés. Ils portent une torche olympique ou n’ont rien en mains. Ils courent de jour, de nuit, par toutes les météos. Ils courent équipés de leurs tenues de sportifs, ou ce sont juste des ombres, des esquisses en « mouvement », des croquis charbonneux, des silhouettes aux crayons gras. Mais une chose est immuable : ils courent.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet ouvrage très grand format édité par Casterman n’est pas une bande dessinée, mais un recueil de dessins, de croquis, d’essais juste commencés ou parfaitement aboutis. Il n’y a donc pas de scénario, pas plus que de découpage séquentiel. Il s’agit d'une addition de dessins de sportifs qui courent, du catalogue de l’exposition présentée lors du dernier FIBD, puis au château de Malbrouck et qui devrait être proposé à Paris pour les JO 2024. Ici, comme l’indique précisément le titre, l’artiste Lorenzo Mattotti a essayé à moult reprise de saisir les justes mouvements, les dynamiques, les profondeurs, les déformations musculaires, les allongements des muscles, les effets de souffles, les volontés qui dépassent des corps pour se dépasser, lors des courses des athlètes. Qu’ils soient en compétition lors d’un sprint sur une piste ou qu’ils fassent une course de fond dans un cadre urbain ou campagnard, Mattotti a énormément joué avec ses crayons gras, ses fusains, ses feutres, ses gouaches, ses craies, pour interroger l’anatomie humaine pendant l’effort et les effets visuels que cet effort engendre sur les proportions et les perspectives. Marguerite Demoëte, commissaire de l’exposition, en signe la préface ; Maria Pourchet en signe la postface, option féminine. Un ouvrage à réserver aux collectionneurs de ce grand artiste de BD.