L'histoire :
Mordange, petit village des Ardennes, ses tours médiévales, sa chapelle, ses mystères… En débarquant avec un projet pharaonique de parc d’attraction, un personnage douteux a semé une zizanie sans nom au sein du conseil municipal. Captivé par les aspects pécuniaires de la chose, le maire est plutôt favorable au projet. Mais les autres notables, unanimement contre, veulent absolument maintenir leur commune à l’abri des remous médiatiques. L’aubergiste va même jusqu’à assassiner le clochard local pour qu’il taise un mystérieux secret. Ils se réunissent la nuit dans les souterrains, cagoulés et en habits de cérémonie, pour établir un plan de « protection ». Que cache donc Mordange de si important depuis le siècle des templiers ? Des tueurs qui s’entretuent… Un simplet masqué qui crée des petits personnages avec des carcasses d’animaux… Un curé pas très catholique… Les protagonistes semblent avoir des motivations rivales apparemment téléguidées par de puissants intérêts supérieurs. Au beau milieu de ce bal mortel, 6 jeunes campeurs adeptes de jeux de rôle, tentent d’y comprendre quelque chose…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Extra-muros signifie en latin « hors les murs ». L’expression s’applique aussi bien à l’intrigue en elle-même, dans laquelle les vieilles pierres semblent détenir quelques mystères ésotériques, qu’aux techniques narratives empruntées par Daniel Hulet (Pharaon, Immondys, L’état morbide…). Plusieurs récits se chevauchent, diverses époques s’entremêlent, de manière pas toujours très limpide d’ailleurs. A l’issue de ce second volume, on ne sait toujours pas clairement où veut nous emmener Hulet. Le personnage masqué d’Arthur, simplet du village aux compétences occultes, tend de plus en plus à donner une tonalité fantastique au récit. L’intrigue suit également une progression cartésienne à travers l’enquête menée par les jeunes et le chassé croisé bien mystérieux des divers tueurs. Toutes ces « gargouilles » participent à un bal orchestré de manière confuse et empêche l’intrigue de décoller véritablement. En revanche, le trait acéré et les couleurs directes de Hulet restent toujours de haut vol. Un travail graphique directement responsable du sentiment d’étrangeté qui pèse sur ces 44 planches.