L'histoire :
Le journaliste Ruppert Graves, Mary Lauceston et l’inspecteur Andrew Molton de Scotland Yard poursuivent leur enquête sur d’étranges cas d’amnésie. Leurs investigations les amènent à s’apercevoir que la plupart des victimes fréquentaient le « Flying Cloud », un pub appartenant à un dénommé Caleb Wraggle. Partant de cet indice, Ruppert s’y rend et demande à voir le propriétaire. Mais le tenancier, une espèce d’écossais pour le moins antipathique, lui fait comprendre qu’il n’est pas le bienvenu. Il finit tout de même par en apprendre un peu plus par une vieille voisine. Caleb Wraggle tenait jusqu’alors le Flying Cloud avec sa vieille mère, très fortement handicapée depuis un malheureux accident. Grabataire et incapable de bouger ou même de parler, Madame Wraggle avait développé des aptitudes mentales extraordinaires. On la disait capable de communiquer avec son fils par télépathie, et même de modifier de manière radicale la mémoire des gens. Persuadé de tenir une piste intéressante, Ruppert décide d’en savoir plus sur la disparition de Wraggle et de sa mère, en retournant au Flying Cloud…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Suite et fin de l’enquête débutée au tome 5, La mémoire volée. Difficile de ne pas penser aux intrigues échafaudées par Conan Doyle, ou aux histoires extraordinaires narrées par Edgar Poe, dans cette affaire lugubre. Mais à vouloir être trop méticuleux, l’enquête élaborée par Roger Seiter a tendance à être tarabiscotée et son dénouement requiert une certaine concentration de la part des lecteurs. Les dernières pages de ce diptyque sont largement employées à expliquer les nombreuses ramifications fantastico-politico-policière de l’histoire. Heureusement, l’ambiance de Londres au début du XXe siècle, véritable héros de la série, est toujours fabuleusement mise en relief par Cyril Bonin. En plus d’imposer une marque de fabrique bien à lui et des tonalités de couleur proches de la bichromie, ses planches prouvent une parfaite maîtrise du 9e art. A travers un découpage dynamique (les cases se déforment lorsque la température monte), des perspectives rythmées et variées (plongées, contre-plongées) et un style graphique si particulier, le dessin de Bonin fait école.