L'histoire :
Après sa mission réussie sur le Perle, le docteur Fenton prend un repos bien mérité à Gibraltar. La Navy lui propose alors rapidement une nouvelle mission dans l'Archipel des Grenadines, où la marine Anglaise doit faire face aux révoltes des caraïbes noirs qui tentent de sortir de leur condition d'esclave. Il semblerait que certains chefs Garifunas se soient reconvertis dans la piraterie et attaquent les négriers pour libérer les esclaves et les rallier à leur cause. Le plus inquiétant est que ces pirates sont particulièrement bien renseignés. La présence d'un espion dans l'entourage du Gouverneur de St Vincent semble une piste très probable. Aussi Fenton doit-il se rendre sur place pour le démasquer. Il doit aussi tenter d'éclaircir la disparition du Gloucester, un transport de troupe avec plusieurs centaines de prisonniers karibs à son bord. Voilà donc Fenton embarqué comme simple passager à bord de la Galatée pour mener l'enquête officieusement. En position de force pour imposer ses conditions, il a aussi fait embarquer la belle Mercy Rathbone qui souhaite se rendre sur place pour rejoindre son oncle qui, par coïncidence, dirige une plantation à St Vincent. Le fidèle matelot Byam sera aussi de la partie dans le rôle du serviteur.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après la réussite des deux premières missions du Docteur Fenton, il aurait été dommage de s'arrêter là. Le duo Roger Seiter / Johannes Roussel choisit pour ce nouveau cycle de jouer sur la fibre nostalgique : on prend les mêmes et on recommence. Ainsi, les fans de la série seront certainement ravis d'apprendre que le matelot Byam et la belle Miss Rathbone seront là pour seconder Fenton… Mais bon, de ce côté là, rien de très original. Néanmoins, ce n'est pas pour autant un prétexte, pour les deux auteurs, pour se reposer sur leurs lauriers tant le sujet de l'esclavage est par ailleurs difficile et ambitieux. Pour ce premier tome, comme à son habitude, Seiter plante doucement le décor avec un savant dosage de détails historiques et d'aventures. Plus à l'aise sur les navires que sur les personnages, Roussel nous offre son lot de superbes marines au soleil couchant, tout en ébauchant ses personnages qui manquent toujours autant de détails. Le tout est convainquant et la sauce est habilement montée. On sent la réelle prise de risque pour la suite et on se demande comment le scénariste va s'en sortir pour concilier le sens de l'honneur et la fidèlité à sa Majesté et l'horreur que devra nécessairement éprouver un héros de BD franco-belge, en 2010, face à la traite des nègres. L'auteur ne résiste pas à nous livrer quelques clés à ce sujet sur la dernière planche...