L'histoire :
Le jeune docteur John Fenton, fuyant la justice qui l’accuse du meurtre du juge Butterfield qu’il n’a pas commis, s’est embarqué comme matelot sur la Danaë, un vaisseau de Sa Majesté. Il se retrouve bientôt médecin de bord et donc officier à la suite de la mort par empoisonnement du docteur officiel de la Danaë. Elucidant une série de meurtres dus à une sombre histoire de lingots d’or cachés dans la soute, Fenton est remarqué par les autorités maritimes. Ces dernières le soutiennent en demandant à la justice de rouvrir l’enquête sur la mort de Butterfield. Fenton restera sous la protection de la Navy jusqu’à ce qu’il soit innocenté. En échange de sa protection et reconnaissant les talents d’investigateur de Fenton, l’Amirauté lui propose de devenir une sorte d’agent secret infiltré pour mener l’enquête sur la Perle, un navire qui revient d’une longue croisière dans l’océan indien. Les officiers de la Frégate sont en effet revenus étrangement enrichis de l’exploration et quatre assassinats en quelques semaines, cela a de quoi inciter l’Amirauté à s’intéresser à l’affaire... Après sa mission réussie sur le Perle, le docteur Fenton prendra un repos bien mérité à Gibraltar. Mais la Navy lui proposera rapidement une nouvelle mission dans l'Archipel des Grenadines où la Marine anglaise doit faire face aux révoltes des caraïbes noirs qui tentent de sortir de leur condition d'esclave.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Devenir agent secret de Sa Majesté, voilà comment un jeune docteur qui voulait juste pratiquer tranquillement son métier à la campagne, devient un aventurier investigateur autour duquel sévissent meurtres et sordides histoires. En 3 diptyques, pour 3 enquêtes, Roger Seiter chamboule habilement une vie pourtant presque écrite à l'avance. Les scénarios sont malins et profitent intelligemment de tous les détails du monde clos de la Marine. Accompagnée de personnages secondaires, comme le matelot Byam et la belle Miss Rathbone qui sont là pour seconder Fenton, l’alchimie est plutôt réussie. Le dessinateur Johannès Roussel montre tout au long des épisodes une grande habileté à se faire « peintre de la marine » avec toute une panoplie d’ambiances riches de diversité. Cependant, si le sens du détail est assuré sur les bâtiments maritimes, les traits des personnages sont néanmoins assez inégalement travaillés et parfois décevants. Il est en effet par moment difficile de discerner qui est qui. Globalement, le tout est une réussite qui sent bon l’air marin et nous saoule de grands espaces magnifiques. Cette intégrale est accompagnée d’un épilogue inédit et d’un dossier de quelques pages sur le contexte maritime de l’époque. On ne peut pas dire que ces additifs soient des plus intéressants, tant ils sont succincts et relativement peu informatifs.