L'histoire :
Maëlle Garnier rend visite à son amie Romane à l’hôpital. Celle-ci lui demande un service : un professeur aurait mis au point une méthode, autre que médicale, qui augmenterait les chances de guérison. Pour cela, Maëlle doit se rendre à Katmandou, récupérer cette méthode auprès de ce cher professeur Jason. Pour son amie, elle accepte, quitte ses obligations personnelles et part en direction du Népal. Arrivée dans la capitale népalaise, une lettre de Jason l’informe qu’il se trouve à Annapurna, sanctuaire situé dans la chaîne de l’Himalaya. Il faut six jours de marche pour rejoindre le camp. Shanti sera son guide, il lui montrera le chemin à suivre à travers les montagnes, mais il sera aussi son guide spirituel et lui ouvrira les portes du bonheur. Rapidement, il lui demande de classer ses priorités dans la vie : de l’indispensable au bien être, aux choses futiles, en passant par les priorités secondaires. Maëlle avance progressivement sur le sentier, mais aussi au sein d’un équilibre entre bonheur et sérénité. Shanti enseigne à Maëlle le pouvoir des pensées négatives sur le cerveau ; la virtualité de la peur, la prise de risque ; et à être dans l’ici et le maintenant, à savourer l’instant présent sans penser à ce qui va suivre. Maëlle atteint le refuge de l’Annapurna et retrouve Jason. Le sanctuaire accueille plusieurs réfugiés qui fuient le Tibet pour l’Inde ; les plus faibles restent ici. Aidé par Matteo, neurologue, Jason tente de les aider avec la méthode. Elle repose principalement sur l’état de confiance comme la clef de la guérison. Il faut prendre conscience que nous avons le choix de regarder le monde selon l’Amour et non la Peur, d'élever sa « fréquence vibratoire » en pensées positives, de reconnaitre ses mécanismes et de les déconstruire. Pour finir, il faut apprendre à lâcher prise. La méthode que Maëlle est venue chercher pour son amie est tout aussi bénéfique pour elle. Son amie Romane ne lui aurait-elle pas tendu un piège, pour qu’elle applique la méthode plutôt que d’attendre de tomber malade, comme elle ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Maud Ankaoua a publié un best-seller éponyme en 2017 chez Eyrolles. Après une longue carrière dans la finance, elle se dit « coach, conférencière et romancière ». Elle a remporté autant de succès avec ses deux autres romans : Respire ! Le plan est toujours parfait et Plus jamais sans moi. Le présent récit de développement personnel peut inspirer beaucoup d’entre nous. Il permet de se recentrer sur l’essentiel, d’appréhender ses émotions, de les comprendre et de ne pas s’en laisser envahir. Néanmoins, il s’adresse à une classe sociale qui a la possibilité de le faire. Autrement dit : avoir le temps, donc l’argent et l’énergie de se concentrer sur soi. Effectivement, après un travail sans doute énergivore, mais qui rapporte, comme c’est le cas pour Maëlle (et pour l’autrice), une pause peut être envisageable. Les priorités ne sont pas les mêmes en fonction des besoins. Même si la fin se devine facilement dès les premières pages, le récit reste néanmoins bien structuré, on ne peut pas s'y perdre, avec un début et une fin. La suissesse Mathilde Ducrest qui adapte ici le roman fait partie des collectifs de création et d’auto-édition Stachmoule et Zéro cintre. Comme dans son Fragile, ses personnages féminins sont souvent mièvres, contrairement aux caractères que l’on pourrait leur insuffler ; la posture et l’attitude qu’elle leur donne sont fades, presque lascives, telle Romy Schneider au bord de la piscine en 1969. Son engagement féministe décrié par la critique ne transparaît pas dans ses dessins. Cette BD est un peu destinée aux bourgeois occidentaux autocentrés.