L'histoire :
Désormais âgé, Ludwig se remémore les souvenirs qui ont précédé les retrouvailles des Lulus en mai 1919. Depuis près d’un an, la bande des Lulus n’existait plus. Luce était retournée dans son village natal. Luigi et Lucien étaient sur le front, intégrés par les allemands à un bataillon de travail forcé. Lucas avait réussi à entrer aux Pays-Bas grâce à un réseau de patriotes. Quant à Ludwig, il avait été envoyé au camp de prisonniers de Doberitz, près de Berlin. Il lui rappelait fortement celui de Holzmiden : mêmes baraquements, mêmes grillages, même nourriture insipide. La différence c’est que ses camarades d’infortune étaient principalement des militaires. Certains étaient français, mais il y avait aussi des anglais, des russes, des roumains. Tous s’accordaient sur un point : la vie au camp était bien monotone, même si elle réservait parfois des surprises. En effet, parmi les gardiens du camp, Ludwig avait reconnu Joseph, un enfant rencontré à Berlin deux ans auparavant, qui était devenu un ami.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Débutée en 2013, cette série BD a été la première consacrée aux enfants pendant la première guerre mondiale. Régis Hautière et Hardoc, avec cette série devenue incontournable qui a même été adaptée au cinéma, avaient la volonté de raconter aux jeunes générations l’horreur de la première guerre mondiale sans rentrer dans des détails trop explicites : défi relevé ! Dans ce dixième album, Ludwig, prisonnier dans un camp de travail retrouve son ami Lucas. Face à des conditions de vie difficilement supportables, les deux Lulus tentent de se faire la belle avec la complicité de Joseph, un gamin rencontré dans les rues de Berlin quelques années auparavant (Cf La perspective Luigi) et qui est devenu malgré lui l’un des gardiens du camp de travail. Avec ces gamins audacieux et plein de ressources, l’aventure est donc encore au rendez-vous pour des péripéties rocambolesques. C’est à la fois un récit mouvementé mais également poignant, chargé en émotions. Une nouvelle fois la copie d’Hardoc est brillante. Par son dessin semi réaliste les émotions de ses personnages sont communicatives. Le soin apporté aux décors est également à souligner car il restitue ainsi avec justesse le contexte de vie l’époque. Si l’Armistice approche et sonne la fin du conflit, ce n’est pas pour autant la fin des aventures de ces 5 gamins attachants qu’on a vu grandir avec la guerre. En effet si le cycle principal s’achève avec ce dixième volume, les Lulus reviendront : les auteurs ayant pour projet des histoires en un volume qui viendront éclairer certaines ellipses de la série.