L'histoire :
Amiens, 1936. Luigi, devenu marchand de confitures traditionnelles, a accepté de rencontrer un écrivain qui s’intéresse à l’histoire des Lulus. L’idée de cet ouvrage est de recueillir des témoignages de français qui ont séjourné en Allemagne au cours de la grande guerre. L’écrivain souhaite rendre compte à la fois de ce que ces personnes ont pu vivre là-bas et de l’impact que cela a pu avoir sur leur vie. Cet historien a déjà interrogé un ancien prisonnier de guerre, ainsi qu’une otage déportée en 1916 au camp de Holzminden. C’est d’ailleurs cette dame qui lui a parlé de cette histoire pour le moins originale : elle lui a notamment raconté qu’au début de la guerre, alors que Luigi n’était encore qu’un enfant, il s’était retrouvé livré à lui-même, avec quelques amis, dans la zone occupée par les allemands…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme il avait été annoncé dans le tome 1917 de La guerre des Lulus, on retrouve les quatre orphelins et leur amie belge Luce dans un spin-off prévu en 2 volumes. Alors qu’ils pensent fuir la guerre en prenant un train en direction de la Suisse, les Lulus se retrouvent à Berlin. Cette erreur d’aiguillage va les amener à faire la rencontre d’une bande de mômes également livrés à eux-mêmes. A nouveau, les Lulus vont devoir faire preuve de débrouillardise pour survivre dans un pays étranger. Un peu à la manière de Charles Dickens dans Oliver Twist, Régis Hautière décrit un tableau certes réaliste, mais un peu sordide, des bas-fonds de Berlin, avec des enfants comme premières victimes collatérales d’une guerre qui ne les concerne pas. Malgré un contexte difficile, les pointes d’humour sont fréquentes et égaient le récit qui est, de fait, accessible à un très large public. Le scénario est relativement classique dans sa construction, tout en étant rythmé par les nombreuses péripéties des Lulus. Au terme de ce premier volume, on quitte les orphelins dans une fâcheuse posture, dont il nous tarde déjà de découvrir le dénouement. Au dessin, Hardoc a confié sa progéniture à son ami Damien Cuvillier, qui avait déjà travaillé sur les story-boards de la série originelle. Avec un dessin abouti, fluide, Cuvillier s’est parfaitement inscrit dans la continuité de l’univers des Lulus, tout en insufflant un style légèrement cartoonesque. Les fidèles de la série peuvent retrouver les Lulus dans une histoire courte inédite et exclusive (au dessin Hardoc) dans le magazine de bande dessinée picarde Pierre Papier Chicon.