L'histoire :
André, jeune adolescent des années 30 sort de prison où il vient d’effectuer un séjour pour de petites rapines. Si jeune, il est déjà dégouté par la vie qu’il trouve peu juste. Sans un sou en poche, mais doté d’un certain courage, il se met en quête d’un travail pour faire son trou dans la société. Il réussit à se faire embaucher dans une usine. Il y travaille dur, pour une paye dérisoire et il apprend finalement que malgré ses efforts, il sera bientôt licencié. De mauvaises fréquentations lui suggèrent alors de participer à une escroquerie à l’assurance maladie pour lui permettre de survivre. Enfant des rues, errant à la recherche d’un abri et de quelques sentiments humains, André fait en effet la rencontre de Fredo et de sa sœur Georgina, dont il tombe immédiatement amoureux. Cette idylle d’une réelle pureté, tranche avec la misère ambiante. Le malheur le rattrape pourtant, quand il comprend que Georgina est régulièrement abusée par son propre frère qui, de plus, monnaye ses charmes auprès de pauvres gars…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette série empreinte de désespoirs, dépeint un monde d’une incroyable noirceur où les timides rayons de soleil sont systématiquement balayés par l’impitoyable réalité. A mi-chemin de la trilogie, ce deuxième tome n’échappe pas à ce quotidien très glauque. Pour adapter le roman éponyme de Léo Mallet en BD, Philippe Bonifay met en place un scénario tellement déprimant qu’il en manquerait presque de crédibilité. Cependant, nous sommes aujourd’hui loin de la France des années 30 et la Trilogie Noire se révèle un brillant témoignage d’une société qui doit se moderniser et évoluer dans ses mœurs. L’œuvre dramatique est fort bien servie par le dessin réussi de Youssef Daoudi qui manque parfois de maturité dans les perspectives. On lui doit néanmoins un excellent rendu des différents sentiments humains à travers le regard de ses personnages. Une histoire terriblement noire, à la Zola, à ne pas mettre entre les mains de personnes à tendance dépressive…